La Russie a qualifié, mercredi, de «folie absolue» l'appel lancé par le président français Emmanuel Macron à la Serbie pour que celle-ci fasse front commun contre la Russie. Emmanuel Macron a fait paraître le mois dernier un article dans le journal serbe Politika, qui a été publié avant sa visite à Belgrade. Lors d'une conférence de presse à Vladivostok, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a dénoncé la publication d'un «texte russophobe» dans le journal serbe. «Nous parlons d'une manifestation nationaliste évidente dans les déclarations du président français. Il s'agit de ce que les Serbes savent de leur propre histoire. Quand l'organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) construit sa politique contre une nation ou une nationalité particulière. Comment cela peut-il être publié ? Comment cela peut-il être publié sans au moins une note de bas de page ou un commentaire» s'est interrogée Maria Zakharova. Et de poursuivre : «Nous avons entendu beaucoup de déclarations irrationnelles de la part de dirigeants occidentaux, mais il s'agit là d'un exemple clair de folie absolue». Elle a exhorté les journalistes serbes à se souvenir de l'histoire commune entre la Serbie et la Russie et à réfléchir aux implications futures d'un alignement sur les puissances occidentales. «Je ne me souviens pas que la France soit venue en aide à la Serbie, mais je me souviens du nombre de fois où la Russie l'a fait». «Cela vaut aussi bien pour le passé lointain que pour l'histoire moderne», a déclaré Maria Zakharova. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a également souligné le soutien de Moscou à la Serbie dans des moments critiques, comme l'opposition à la campagne de bombardement de l'OTAN et le refus de reconnaître l'indépendance du Kosovo. «La Russie a fourni une aide économique considérable à la Serbie, notamment par le biais de projets mutuellement bénéfiques et d'initiatives en matière d'infrastructures basées sur les demandes de Belgrade», a-t-elle souligné. «Et maintenant, leurs propres médias publient des appels à une «marche sur la Russie» et à la création d'un front anti-Russie que la Serbie devrait rejoindre. Je suis pour le pluralisme des opinions, mais il y a une limite entre la liberté d'expression et l'insulte pure et simple, les chants nazis et autres impostures», a-t-elle conclu.n