Quatre soldats de la force de l'OTAN et six Serbes ont été blessés, avant-hier, lors de violences qui se sont produites à la suite du démantèlement par la force de l'OTAN dans le nord du Kosovo (KFOR) d'une barricade érigée par des Serbes à proximité du poste de contrôle de Jarinje, à la frontière avec la Serbie. Les Serbes du nord du Kosovo refusent d'admettre le contrôle, depuis vendredi dernier, de ce poste fontalier, ainsi que celui de Brnjak, par la police kosovare et celle de la Mission européenne au Kosovo (Eulex). La séance, prévue dans la matinée à Bruxelles, "n'a pas eu lieu parce que la délégation serbe n'était pas prête à poursuivre les discussions aujourd'hui", a précisé M. Cooper dans un communiqué, soulignant que le dialogue reprendrait "quand la partie serbe sera prête". Selon une source diplomatique, les Serbes voulaient évoquer la question des violences de la veille. Belgrade, qui ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo, et Pristina avaient accepté de renouer le dialogue sous les auspices de l'UE afin de régler des problèmes techniques comme la libre circulation des marchandises. "Dialogue constructif" "Nous appelons les autorités serbes et kosovares à poursuivre de manière constructive le dialogue engagé sous l'égide de l'UE, dont une séance de négociation se tient actuellement à Bruxelles", a déclaré, hier, le porte-parole du ministère des affaires étrangères français, Bernard Valero. La France a par ailleurs condamné les nouvelles violences contre la KFOR. "Nous appelons la population de cette région au calme et à la coopération avec la KFOR et Eulex", a ajouté M. Valero. "Nous soutenons pleinement les efforts de la mission civile Eulex pour assurer les contrôles douaniers aux postes frontières au nord du Kosovo, avec le soutien de la KFOR", a-t-il précisé. De son côté, la Russie a imputé ces nouvelles violences à l'OTAN et s'est dite inquiète, hier, "du recours à la violence" de la KFOR, contre la population serbe. "Nous sommes particulièrement inquiets du recours à la violence des forces de la KFOR contre la population serbe, en particulier les informations sur des tirs contre des ambulances transportant des blessés serbes", a indiqué le ministère des affaires étrangères russe dans un communiqué. "Nous appelons une nouvelle fois la présence internationale, en premier lieu la KFOR et la mission de l'UE, à s'en tenir rigoureusement au principe de neutralité", poursuit le ministère. La Russie, alliée historique de Belgrade, dénonce systématiquement l'indépendance du Kosovo, reconnue par de nombreux Etats occidentaux, et estime que cette province est une partie intégrante de la Serbie.