Pour atteindre environ 400 milliards de dollars de PIB à l'horizon 2028/2030, il y a lieu de lever les contraintes bureaucratiques, attirer les partenaires étrangers et réaliser de profondes réformes structurelles. Car, le seuil de rentabilité d'une PMI/PME après sa date de mise en exploitation est de trois minimum, et pour les projets hautement capitalistiques, pas avant 5/7, ne devant pas confondre lettres d'intention qui n'engagent nullement le partenaire étranger et d'évoquer le nombre de projets déposés mais de donner les réalisations effectives, en rappelant que les organes officiels avaient annoncé plus de 10.000 projets entre 2000/2020, mais à peine 15% ayant été réalisés, avec des projets de l'ex- ANSEJ dont les prêts bancaires n'ont pu être remboursés. Pour ne citer que quelques projets structurants, cela sera pour le cas de la mine de fer de Gara Djebilet, 3e réservoir mondial, mais devant résoudre des problèmes techniques et descendre à l'aval pour avoir une grande valeur ajoutée où il est prévu, seulement fin 2026, l'opérationnalité de la ligne de chemin de fer Gara Djebilet- Tindouf Béchar, idem pour les projets de zinc et de phosphate toujours en négociation. Le seuil de rentabilité de ces projets est prévu entre 2029/2030, sous réserve que l'on respecte les délais et la maîtrise des coûts. Force est de constater que l'Algérie connaît une désindustrialisation de l'économie du pays alors que ce secteur est un des facteurs déterminant de la croissance de l'économie nationale. Toutes les études montrent que la part de l'industrie dans le PIB et le PIB hors hydrocarbures est sur une courbe décroissante entre 1965/2023, 965/1977 près de 13% du PIB, 11% entre 1985/1999, 6,6% en 2000/2005 et, selon le ministère de l'Industrie et de la Production pharmaceutique, le secteur industriel national en Algérie contribue fin 2023 à 4,1% du PIB (source APS 12 mai 2024) : entreprises publiques et privées ne dépassent pas 15% en 2023 du taux d'intégration donc dépendantes des importations via la rente des hydrocarbures à plus de 85% pour leur fonctionnement. L'Algérie étant avant tout un pays gazier (environ 2400/2500 milliards de mètres cubes de réserves du gaz traditionnel) et non un pays pétrolier (entre 10/12 milliards de barils) se pose la question, comment doubler les exportations de gaz horizon 2028/2030, les exportations en 2023 ayant été de 52 milliards de mètres cubes gazeux dont 33% de GNL. Pour cela, il faudra produire 200 milliards de mètres cubes gazeux, 100 à l'exportation, 80% pour la consommation intérieure qui entre 2023/2024 approche les exportations actuelles, et injecter dans les puits pour éviter leur épuisement environ 20%. Pour 2024, selon le Fonds monétaire international (FMI), pour les prévisions de 2024, (rapport d'avril 2024), la première place, c'est l'Afrique du Sud avec PIB 373 milliards de dollars, suivi de l'Egypte, avec un PIB de 347,60 milliards de dollars, l'Algérie occupant le 3e rang, avec un PIB de 266,80 milliards de dollars et le Nigeria avec un PIB qui était de 375 milliards de dollars en 2023 devrait tomber à 253 milliards de dollars en 2024, ces quatre pays devraient représenter plus de 40% du PIB de l'Afrique qui compte 55 pays, le FMI projetant le PIB Algérie à à 318 milliards de dollars en 2026 et à 370 milliards de dollars en 2028, pouvant atteindre 400 milliards de dollars de PIB entre 2029/2030. Mais cela est conditionné par un taux de croissance de en termes réel et non nominal plus de 4/5% par an Pour les exportations hors hydrocarbures, selon les données officielles de la banque d'Algérie (source APS), les exportations hors hydrocarbures ayant baissé de 15%, passant de 5,9 milliards en 2022 à 5,05 milliards de dollars pendant l'exercice 2023 dont 67% sont des dérivées d'hydrocarbures donnant donc un total section hydrocarbures 98% des recettes en devises du pays. Aussi, il n'est plus permis grâce à une aisance financière, de continuer de dépenser sans compter, importer au lieu de privilégier la production locale se fondant tant sur l'entreprise locale ou étrangère créatrice de richesses impliquant une nette volonté politique d'aller vers une économie de marché concurrentielle à finalité sociale. La refondation de l'Etat implique des aménagements dans l'organisation du pouvoir devant poser la problématique stratégique du futur rôle de l'Etat dans le cadre d''une économie de marché concurrentielle dans le développement économique et social et ne devant pas occulter les besoins d'autonomie de pouvoirs locaux qui doivent être restructurés en fonction de leur histoire anthropologique et non en fonction des nécessités électoralistes ou clientélistes. L'autonomie des pouvoirs locaux ne signifie pas autonomie vis-à-vis du pouvoir central mais un acte qui renforce le rôle de la société civile afin de transformer les collectivités locales « providence » en « commune entreprise ». Cela suppose que toutes les composantes de la société soient impliqués, dans le processus décisionnel qui engage la configuration du territoire, afin de renforcer la cohésion sociale et l'efficacité économique. Ce qui implique une réelle décentralisation autour de six à sept grands pôles économiques régionaux, piloté par des chambres de commerce régionales regroupant entreprises publics, privées, banques,universités, centres de recherche, syndicats, réseaux de la société civile , les autorités centrales et locales servant de facilitateurs, de régulateur , étant illusoire de vouloir fonder le développement sur des réseaux de l'administration, ce qui renforce la bureaucratisation, facteur de la sphère informelle et la corruption. En résumé, la restructuration du système partisan de la société civile collant avec les aspirations de la population algérienne et l'accélération des réformes seront déterminantes pour l'avenir de l'Algérie 2025/2030. Dans ce contexte, comment ne pas rappeler qu'entre 1980//2024, j'ai eu l'honneur de de coordonner des ouvrages pluridisciplinaires, ayant abordé les réformes politiques, sociales et économiques, et ce afin d'expliquer notre démarche de la transition fondée sur l'alternance démocratique tenant compte de notre riche anthropologie culturelle auxquels ont contribué des spécialistes en anthropologie, en sociologie, en droit, experts miliaires, en économie et en sciences politiques, et parallèlement ayant donné plusieurs conférences devant le parlement européen : à l'Université de Clemson-Caroline du Sud -USA, au siège de l'Unesco, devant les ambassadeurs accrédités à Alger, au siège du ministère des affaires étrangères Algérie, à l'Académie Inter-Armes de Cherchell, – à l'Ecole Supérieure de Guerre, à l'Institut miliaire IMPED -MDN, devant les cadres de la DGSN et de l'Etat – major de la gendarmerie nationale, aux universités de Annaba, Constantine, de Tizi-Ouzou, Béjaïa, de Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, d'Oran et à l'école nationale d'administration d'Alger -ENA (Voir Ouvrage collectif toujours d'une brulante actualité sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul -les enjeux de l'Algérie : réformes et démocratie 2 volumes Casbah Edition Alger- 2005 (520 pages Le Maghreb face aux enjeux géostratégiques – Harmattan Paris 2017/2018). L'Algérie, pays à fortes potentialités, peut devenir entre 2028/2030, sous réserve de profondes réformes un pays pivot facteur de la sécurité des espaces méditerranéens et africains. La solution est essentiellement interne et il appartient aux citoyens algériens et eux seuls de réaliser cette espérance. L'Algérie qui traverse une phase cruciale a besoin qu'un regard critique et juste soit posé sur sa situation sur ce qui a déjà été accompli en corrigeant les erreurs du passé, et sur ce qu'il s'agit d'accomplir encore afin de réaliser un développement harmonieux conciliant efficacité économique et une profonde justice sociale au sein d'un monde en plein bouleversement. Abderrahmane Mebtoul Professeur des universités Expert international