Sans sinistrose, ni autosatisfaction, pour éviter les erreurs du passé, s'impose un débat serein privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie, qui n'a pas besoin de louanges stériles d'experts organiques, en contrepartie d'une rente, qui d'ailleurs n'ont aucun impact ni sur la société qui connaît mieux ses problèmes que sur les institutions internationales connaissant parfaitement la situation de l'Algérie, discours contre productifs pour le pouvoir lui-même, mais d'un discours de vérité. Quant au dinar sur le marché parallèle, toujours pour fin juillet début août cours achat 239 dinars un euro et cours vente 241 dinars et pour le dollar cours achat 220 et cours vente 222 dinars soit un écart qui est passé en 10 ans de 33% à plus de 60% favorisant les délits d'initiés lors des importations et le trafic aux frontières. Car le cours officiel du dinar (cours achat) en 1970, a été de 4,94 dinars un dollar, en 1980 à 5,03 dinars un dollar ; – 2001 : 77,26 dinars un dollar et 69,20 dinars un euro– 2020 : 128,31 dinars un dollar -; en 2022 140, 24 pour un dollar et 139,30, un dinar pour 1 euro, et le 10 août 2024 l'euro s'échange à 134,49 dinars un dollar et 146.83 un euro, la dépréciation officielle du dinar permettant d'augmenter artificiellement la fiscalité des hydrocarbures (reconversion des exportations d'hydrocarbures en dinars) et la fiscalité ordinaire (via les importations tant en dollars qu'en euros convertis en dinar dévalué), cette dernière accentuant l'inflation des produits importés (équipements), matières premières, biens, montant accentué par la taxe douanière s'appliquant à la valeur du dinar, supportée, en fin de parcours, par le consommateur comme un impôt indirect, l'entreprise ne pouvant supporter ces mesures que si elle améliore sa productivité. Quant au dinar sur le marché parallèle, toujours pour fin juillet début août cours achat 239 dinars un euro et cours vente 241 dinars et pour le dollar cours achat 220 et cours vente 222 dinars soit un écart qui est passé en 10 ans de 33% à plus de 60% favorisant les délits d'initiés lors des importations et le trafic aux frontières. Qu'en est-il du pouvoir d'achat où pour toute analyse opérationnelle s'impose la répartition par couches sociales ,un indicateur global ayant peu de signification, qui détermine d'ailleurs la structure du modèle de consommation. Le décret présidentiel n°21-137 fixe le salaire national minimum garanti à 20 000 DA mensuel depuis le 1er juin 2021. En fonction du cours moyen de l'année, euro/dinar, nous avons l'évolution suivante du Smig en Algérie : 2001- 8000 DA représentant 117 euros ; 2005, 10 000 DA, soit 101 euros ; 2010 – 15 000 DA, soit 145 euros ; 2015 -18 000 DA, soit 168 euros ; 2022/2023 -20 000 DA, soit 127 euros (source country ). En plus des factures d'électricité, de l'eau, du loyer, on peut se demander comment un ménage dont le revenu varie entre 30.000/50.000 dinars, peut-il survivre, s'il vit seul, en dehors de la cellule familiale, qui, par le passé, grâce au revenu familial, servait de tampon social ? Mais attention à la vision populiste : doubler les salaires sans contreparties productives entraînera une dérive inflationniste, un taux supérieur à 20% qui pénaliserait les couches les plus défavorisées, l'inflation jouant comme distributeur au profit des revenus spéculatifs. Pour parer à ce processus inflationniste et atténuer la détérioration du pouvoir d'achat d'une grande majorité de la population Mais dans le cadre de la cohésion sociale du gouvernement, ce faible montant doit être corrigé à la hausse car il faudrait, pour avoir le salaire réel, ajouter le montant des transferts sociaux généralisas et non ciblés toutes les couches sociales en bénéficiant, riches et pauvres, excepté pour les logements sociaux et l'allocation chômage, qui ont été, avec une hausse pour 2024 d'environ 17% et pour 2023 de 5000 milliards de dinars soit au cours de 134 dinars un dollar 37,31 milliards de dollars : exemple, avoir un logement social de 3 millions de dinars alors que le prix sur le marché est de 7/8 millions de dinars constituant une rente pour les bénéficiaires, Outre l'allocation chômage, le Gouvernement a consacré en 2023 environ 5000 milliards de dinars aux transferts sociaux soit au cours de 134 dinars un dollar, 37,31 milliards de dollars. Pour la Loi de finances 2024, près de 20 % du budget de l'Etat servira à la subvention des produits laitiers, des céréales, de l'huile, du sucre et au raccordement en électricité, en gaz, en eau des foyers et la farine, la semoule, certains légumes, le poulet et les œufs seront de leur côté, jusqu'au 31 décembre 2024 au moins, exemptés de la TVA. Concernant le taux de chômage lié à la forte pression démographique avec des besoins croissants, dans tous les domaines, la population algérienne a évolué selon l'ONS ainsi : 1960, 11,39 millions d'habitants, 1970, 13,79, 1980- 18,73, – 1990, 25,51- 200 30,77, 44,3 millions d'habitants au 1er Juillet 2020 à 44,6 au 1er Janvier 2021, 45,4 au 1er Janvier 2022, au 01 juillet 2023, 46,3 millions et 46,7millions d'habitants au 01 janvier 2024, 50,5% sexe masculin, 49,5% sexe féminin, avec une prévision de 47,4 fin 2025 et s'orientant vers 50 millions horizon 2030. La population active en âge de travailler est évalué à environ de 10,8 millions. En 2010 , puis à de 11,93 millions en septembre 2013 à 12,46 millions en septembre 2018 et 13,02 millions fin 2023. Il faudrait un taux de croissance selon la majorité des experts internationaux de 8/9% entre 2025/2030 afin d'absorber le flux additionnel de demande d'emplois de 350000/400000 /an qui s'ajoute au de chômage actuel , d'environ 14%. Le directeur général de l'emploi et de l'insertion au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a fait savoir, le 1er mai 2023 que le nombre total des bénéficiaires de l'allocation chômage, a atteint 1 929 000 à avril 2023 et fin 2023 près de 2350 000 bénéficiaires (source APS ) Rapporté à la population active fin 2023, en fonction des données du ministre du travail, nous aurons un taux de chômage de 15,38% pour avril 2023 et 18,07% , la Banque mondiale pour 2022 estimant le taux de chômage à 14,9% contre 14,5% en 2021, ces taux incluant .les emplois-rente et les sureffectifs dans les administrations et entreprises publiques On ne crée pas d'emplois par des décrets ou des décisions administratives , les lois économiques étant insensibles aux slogans politiques, afin d'éviter une grave dérive sociale à terme, la facilité pour calmer le front social étant la création d'emplois fictifs rente, faire et refaire les trottoirs ou dans des segments qui ne contribuent pas à la croissance économique et distribuer des salaires sans contre parties productivess alors que le pouvoir d'achat dépend avant de la production et de la productivité interne. 3.-Une croissance forte pour atteindre 400 milliards de dollars horizon 2028 2030 Le fondement du développement du XXIème siècle reposant sur la bonne gouvernance et le savoir avec de profondes réformes structurelles permettant l'émergence d'entreprises concurrentielles, condition sine qua non de l'accélération de la diversification de l'économie algérienne, devant transformer le capital argent qui n'est qu'un moyen, en capital productif. Les réserves de change non compris les réserves d'or évaluée très fluctuant entre 10/12milliaards de dollars, ont atteint à la fin de l'année 2023, 68,9 milliards de dollars contre 60,9 milliards de dollars à fin 2022, un niveau qui garantit 16,1 mois d'importation. Pour la dette extérieure, elle se situe à 3,1 milliards de dollars à fin 2023, contre 3,03 milliards en 2022, la dette représentant toujours moins de 1% du PIB du pays, avec un PIB selon le FMI après réévaluation du PIB par le gouvernement algérien en 2023 d'environ 33% en incluant une part de la sphère informelle, de 243 milliards de dollars qui devrait passer en 2024 à 268 milliards de dollars (la troisième puissance africaine) à 293 milliards de dollars en 2025, à 318 milliards de dollars en 2026 et à 370 milliards de dollars en 2028. Ce montant du PIB pourrait atteindre 400 milliards de dollars entre 2029/2030, sous réserve d'un taux de croissance de plus de 4/5% par an . Mais ces objectifs sont tributaires d'une plus grande rigueur budgétaire, éviter de dépenser sans compter, Il s'agira de créer un nouveau tissu économique reposant sur les nouvelles technologies ne devant plus assainir des entreprises publiques qui ont coûté au trésor public 250 milliards de dollars selon un rapport du premier ministère durant les trente dernières années à fin 2020( source APS) et les assainissements ont continué entre 2021/2023, 80% de ces entreprises étant revenues à la case de départ, montrant que cela n'est pas une question de capital-argent, et devant retenir les expériences réussies, ne pouvant privatiser partiellement ou totalement que les unités potentiellement rentables ( goodwill positif).Tout cela renvoie à l'urgence au sein d'une planification stratégique, des entrées en devises fonction de l'évolution des prix des hydrocarbures, des capacités d'attrait de l'investissement étranger, de la réforme du système financier dans sa globalité, banques, fiscalité, douane, domaine, du système socio éducatif depuis le primaire au supérieur en passant par la formation professionnelle, du foncier et des institutions avec une réelle décentralisation autour de six à sept grands pôles économiques régionaux, pour une participation citoyenne et dont la levée du blocage numéro un de l'économie algérienne, l'hydre bureaucratique qui enfante la sphère informelle. Dans sa note de conjoncture fin décembre 2023, la banque centrale indique qu'avec une part de 33,35 % du total de la masse monétaire à fin septembre 2022, contre 33,47% à fin 2021, la circulation fiduciaire hors banques, s'est accrue de 10,18% entre les deux périodes, soit 7395 milliards de dinars à fin septembre 2023 contre 6712 milliards de dinars fin décembre 2021, soit au cours de 134 dinars un dollar passant de 50,08 milliards de dollars à 55,15 milliards de dollars. La lutte contre la corruption à ne pas confondre avec acte de gestion afin de ne pas freiner les énergies créatrices des managers, avec la moralité de la gestion de la Cité, doit être la priorité . Les réformes par l'amélioration du climat des affaires doivent contribuer grâce à l'accroissement de la production et de la productivité à l'appréciation de la valeur du dinar. Il faut éviter de vendre des utopies : il existe une différence entre un contrat définitif et des lettres d'intention qui n'engagent pas l'investisseur, et entre l'idée d'un projet et sa réalisation, selon son importance, qui est fonction de la levée des contraintes bureaucratiques et qui demande entre 2/4 ans et entre la durée de sa mise en exploitation et son seuil de rentabilité, pour les PMI/PME 2 à 3 ans et pour les projets hautement capitalistiques entre 5/7 ans. Pour ne citer que quelques projets structurants, cela sera pour le cas du fer de Gara Djebilet 3eme réservoir mondial, mais devant résoudre des problèmes techniques et le transport et descendre à l'aval pour des produits dont l'acier à forte valeur ajoutée mais nécessitant d'importants investissements, étant prévu seulement fin 2026 l'opérationnalité de la ligne de chemin de fer-Gara Djebilet- Tindouf Béchar, idem pour les projets de zinc et de phosphate toujours en négociation dont la vente du produit brut procure juste un profit moyen. Le seuil de rentabilité de ces projets est prévu entre 2029/2030, sous réserve que l'on respecte les délais et la maîtrise des coûts. Car, pour la majorité des institutions internationales, l'objectif d'attendre 400 milliards de dollars horizon 2029/2030 dépendra de l'évolution de la quantité exportable, pétrole et gaz, et des prix des hydrocarbures , l'évolution des prix étant fonction des tensions géostratégiques, de l'évolution de la croissance de l'économie mondiale et du nouveau modèle de consommation énergétique mondial s'orientant vers la transition énergétique. Professeur des universités Expert international d Docteur d'Etat Abderrahmane Mebtoul