En juillet dernier, le Président Abdelmadjid Tebboune a insisté, lors d'un Conseil des ministres qu'il a présidé, sur l'impératif d'«encourager les fabricants locaux d'équipements, de matériels, de pièces mécaniques et de pièces détachées composant les stations de dessalement de l'eau de mer» et de «faire davantage de progrès dans cette spécialité afin de mieux maîtriser ses techniques et ses équipements». Le but est d'arriver, comme pour le logement, à des stations de dessalement d'eau de mer 100% algériennes. Pour l'heure, concernant le taux d'intégration nationale, le Génie civil et les conduites ainsi que la câblerie électrique permettent d'atteindre 30 à 40%. Les pompes et les membranes d'osmose inverse sont importées. La sécurisation du fonctionnement des installations de dessalement, pour garantir un service public continu de l'alimentation en eau potable, pose le problème des intrants importés. Cela concerne particulièrement les membranes d'osmose inverse qui constituent le cœur du fonctionnement de la station de dessalement d'eau de mer. A ce sujet, le Directeur général de Algerian Energy Company (AEC), qui est chargée de la réalisation des stations de dessalement, a fait savoir, il y a quelques mois, qu'elles pourront être produites à 100% en Algérie. La même démarche pour les filtres est envisagée. Les pompes également pourront être produites en Algérie. C'est ainsi que les usines de dessalement de l'eau de mer implantées le long de la bande côtière du pays, pour l'approvisionnement en eau potable des habitants des wilayas du littoral et des wilayas distantes de 150 km de ces infrastructures, seront mises à l'abri des dysfonctionnements que connaissent les stations déjà mises en service. Pour rappel, à la fin 2024, cinq stations de dessalement d'eau de mer d'une capacité de production de 300.000 m3/jour et d'un coût de plus de 400 millions de dollars chacune, seront entrées en production. Implantées à Cap Djinet (Boumerdès), Cap Blanc (Oran), Koudiet Draouche (EI Tarf) et Tighremt (Béjaïa), elles porteront la production à 3,7 millions m3/jour et permettront d'assurer 42% des besoins en eau potable des populations concernées. Actuellement, les 13 stations de dessalement, d'une capacité de 2,1 millions m3 /jour, mises en service depuis 2003, fournissent 18% de l'eau consommée en Algérie. Entre 2025 et 2030, sept autres stations seront réalisées dans les wilayas de Tlemcen, Mostaganem, Tizi Ouzou (2 stations), Chlef, Jijel et Skikda, ce qui portera le taux à 60%, couvert par 25 stations de dessalement au total. Ce nouveau programme sera sans doute confié à l'Agence nationale de dessalement de l'eau de mer (ANDE), dont la création a été annoncée.