Depuis presque deux ans, le Soudan ravagé par une guerre civile cette nation du nord-est de l'Afrique, alors que la famine se répand à travers le Soudan, seul pays au monde officiellement en proie à ce fléau, l'ONU a mis en garde, contre l'intensification des combats dans cette nation région. Sachant que Ramtane Lamamra, envoyé personnel pour le Soudan continue de collaborer avec les belligérants pour désamorcer le conflit. Le SG de l'ONU a ainsi condamné l'attaque qui a eu lieu, le 24 janvier, contre l'hôpital universitaire saoudien d'El-Fasher, la capitale du Darfour-Nord, au cours de laquelle au moins 70 patients et leurs proches auraient été tués et des dizaines d'autres blessés. Il s'agit du dernier hôpital en activité dans cette ville assiégée de l'ouest du Soudan, après bientôt deux ans d'une guerre civile opposant deux factions rivales depuis avril 2023 : d'un côté, les Forces armées soudanaises (FAS) dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, au pouvoir de facto depuis le putsch d'octobre 2021 au Soudan, et de l'autre les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti ». Dans une déclaration publiée, lundi, par son porte- parole, M. Guterres a appelé les belligérants à respecter et protéger les blessés et les malades, ainsi que le personnel médical et les installations médicales, en vertu du droit international humanitaire. Il a rappelé que les auteurs de violations graves du droit international humanitaire doivent être tenus responsables et que la prise pour cible délibérée d'installations de santé peut constituer un crime de guerre. Le Secrétaire général s'est également dit très préoccupé par la récente escalade des combats autour de la raffinerie de pétrole d'al-Jili, au nord de Khartoum, la capitale du pays. Dans une déclaration publiée en fin de semaine dernière, M. Guterres a exhorté les belligérants à s'abstenir de toute action susceptible d'avoir des conséquences économiques et environnementales dangereuses pour le Soudan et la région. Il a rappelé aux belligérants leurs obligations en vertu du droit international, notamment en ce qui concerne la protection des civils et des infrastructures civiles et la facilitation de l'accès humanitaire. « Les femmes, les enfants et les hommes soudanais paient le prix des offensives militaires continues des belligérants », a-t-il déploré. Selon les dernières projections du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur lequel se basent les agences humanitaires de l'ONU, les conditions de famine sont en effet présentes dans cinq zones du sud et de l'ouest du pays, dont les camps de déplacés de Zamzam, Salam et Abou Chouk, ainsi que la région des monts Nouba. L'IPC estime qu'au cours des trois prochains mois, cinq nouvelles localités, toutes situées dans l'Etat du Darfour du Nord, seront également touchées par la famine. Au total, près de la moitié de la population soudanaise, soit 24,6 millions de personnes, est en prise avec des niveaux d' insécurité alimentaire aiguë. Dans ces conditions, le Secrétaire général a renouvelé son appel à un dialogue les belligérants pour parvenir à une cessation immédiate des hostilités. Il a affirmé qu'une résolution durable du conflit ne pourra être obtenue que par un processus politique ouvert. Ramtane Lamamra, envoyé personnel pour le Soudan continue de collaborer avec les belligérants pour désamorcer le conflit. Par ailleurs, le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a indiqué que des crimes internationaux sont commis à grande échelle dans l'ouest du pays. « Des atrocités sont utilisées quotidiennement au Darfour comme arme de guerre », a déclaré M. Khan, lors d'une réunion du Conseil de sécurité, lundi, sur les activités de la CPI relatives au Darfour. Citant la famine qui s'est installée, le conflit qui s'intensifie, les femmes et les filles qui sont violées, les enfants qui sont tués, le procureur de la CPI a dressé un tableau « d'une ampleur indescriptible de destruction et de criminalité ». Face à cette situation, M. Khan a donné des détails au Conseil sur les actions de son bureau pour récolter des preuves. Le Procureur a précisé que son bureau prend les mesures nécessaires pour demander des mandats d'arrêt en relation avec les crimes commis dans le Darfour.