La fameuse affaire du réseau de trafic de véhicules, démantelé à Mostaganem par les services de sécurité et qui n'a cessé de faire couler beaucoup d'encre et de salive, vient d'être finalement jugée par le tribunal criminel, siégeant près la cour de Mostaganem, en sa 3e session criminelle de l'année en cours, lors de sa cinquième audience du mercredi 24 septembre. En effet, encore une fois, c'est le magistrat Hadj Chebourou Mohamed, président de la Chambre près la cour de Mostganem, rompu aux grands dossiers et des affaires scabreuses, qui a présidé le tribunal criminel, pour diriger cet époustouflant procès où tout au long des débats, le moindre détail n'a pas été laissé au hasard. La genèse de cette sensible affaire remonte au 15 janvier 2007, lorsque, à la suite de différentes plaintes de vols de voitures, les éléments de la sécurité sont arrivés à neutraliser cette association de malfaiteurs, qui après avoir quitté la ville d'Oran, se sont installée à Mostaganem au niveau du quartier Debdaba, relevant de la commune de Sayada, pour continuer leur sale besogne. Sur les 13 accusés, pas moins d'une dizaine ont défilé devant la barre, pour répondre des faits qui leur sont reprochés, à savoir association de malfaiteurs, vols qualifiés, faux et usage de faux, usurpation de fonction, recèle d'objets volés, réprimés par les articles 176, 177, 223, 243, 353 et 388 du code pénal. Les deux principaux accusés, B. Mouloud et B. Abdelkader tout en reconnaissant les faits et avouant leur crime, ont essayé de minimiser l'ampleur et les circonstances dans lesquelles se sont déroulés les faits. Récidivistes notoires, ils ont tenté de rejeter la plupart des actes d'accusation qui leur sont reprochés. Quant aux accusés N. Djillali et C. Abdelkader, quoiqu'ils ont avoué leur complicité dans cette affaire, clament leur innocence quant aux vols par agression, tentant de rejeter les griefs faux et usage de faux. Par contre, les cinq autres accusés rejettent implicitement toute participation dans cette affaire, tout en déclarant ignorer que les voitures en leur possession faisaient l'objet du vol. Le président Hadj Chebourou, connaissant parfaitement son dossier, a mené d'une parfaite maîtrise les débats pour éclaircir le tribunal sur l'ensemble des éléments qui ont caractérisé cette affaire qui a pris effet à partir de la wilaya d'Oran. D'ailleurs, c'est à la suite de questions pertinentes du président que les principaux accusés se sont confondus dans leurs réponses, d'autant plus que les victimes de vols de voitures, qui les ont confrontés, ont permis au tribunal de se situer davantage sur certaines zones d'ombre qui ont caractérisé certains faits relevant du dossier. Lors d'un poignant réquisitoire, mettant en exergue les éléments contenus sur l'arrêt de renvoi, le représentant du ministère public, Dechira Hadj, procureur en titre, requiert la peine de 20 années de réclusion à l'encontre de B. Mouloud, B. Abdelkader et C. Abdelkader. 10 années pour N. Djillali, 2 années de prison ferme pour B. Cherif et ses deux fils, et l'approbation de la loi, pour les trois autres accusés. Le collectif de la défense composé de douze avocats, en ce qui concerne les accusés principaux a plaidé les circonstances atténuantes. En ce qui concerne le 2e groupe, il a plaidé non coupable, tout en sollicitant l'acquittement. A l'issue d'une longue séance et délibérations, le verdit est tombé tel un couperet : 15 ans de réclusion criminelle pour les frères B. Mouloud et Abdelkader, et 200 millions de centimes d'amende. 8 années de réclusion à l'encontre de N. Djillali et Ch. Abdelkader et 100 millions d'amende. 2 ans de prison ferme assortis de 20 000 dinars d'amende pour B. Cherif. Quant aux cinq autres accusés, ils avaient été acquittés. Les trois premiers condamnés B. Miloud, Abdelkader et N. Djillali auront à verser aux trois victimes la somme de 245 millions de centimes, représentant les voitures volées, à savoir 2 Kangoo et une Renault Scenic. Il y a lieu de signaler que l'accusé Ounès Nouredine en état de fuite, a été condamné par contumace à la peine de 20 années de réclusion et 2 millions de dinars d'amende. Quant aux accusés C. Abdelkader et M. Mohamed Réda, détenus à la prison de Sidi Bel-Abbès, seront jugés par la suite, lors d'un autre procès. D'ailleurs, c'est l'absence au procès de ces deux derniers qui a été la cause du report à deux reprises de cette affaire.