Les festivités de la célébration du 1er novembre 1954 ont été ternies par la réaction inattendue d'un groupe d'anciens Moudjahiddine qui a refusé de participer à la cérémonie organisée en leur honneur au théâtre régional de Constantine. Ces valeureux anciens combattants sont bien connus. Ils jouissent de beaucoup de respect au sein de la société pour leur droiture et leur profond nationalisme qui a conduit certains d'entre eux à reprendre leurs activités pour lutter contre le terrorisme soit avec les armes à la main, soit sur les tribunes de dénonciation et de sensibilisation. Ces dénonciations sont allées cette fois en direction des organisateurs de la soirée au cours de laquelle plusieurs personnes ont été honorées après que, dans la matinée, des établissements aient été baptisés aux noms de quelques martyrs. Les contestataires dénoncent le fait que quelques uns parmi ceux qui ont été invités pour être honorés n'ont jamais été des maquisards. Incontestables cadres de l'historique Wilaya 2, ils ont déclarés, haut et fort, que ces personnes n'ont été à aucun moment dans les rangs de l'ALN. Pourtant l'un d'eux a bénéficié à Constantine de tous les avantages, et de ce fait, les authentiques Moudjahiddine déclarent «refuser de cautionner par leur présence cette mascarade sans vouloir pour autant ternir la célébration de la date du déclenchement de la lutte de libération pour laquelle le peuple à payé le prix le plus fort.» De son côté, le coordinateur de l'organisation des anciens Moudjahiddine a déclaré à des confrères qui l'ont interrogé que l'organisation dispose de toutes les preuves qui justifient l'appartenance à la famille révolutionnaire de personnes ou de martyrs auxquels il a été rendu hommage. Voilà donc que la polémique déclenchée par les députés du RCD arrive à Constantine où les combattants regrettent avoir «été marginalisés durant plusieurs années et revenus en mémoire, justement pour servir à mieux camoufler les manipulations commises. Prenez pour exemple le cas de ce vieillard qui dormait dans une grotte et qui n'a été logé qu'après exposition de son cas par la presse. Et cet autre homme, dont la qualité de Moudjahid n'a été reconnue qu'après avoir obtenu une attestation du ministère français sur laquelle est mentionnée «sa désertion pour rallier les rangs de l'ALN en 1955.»