Lors d'un point de presse, tenu à l'issue de la conférence des chefs de diplomatie des pays membres de l'UPM, le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a tracé les grandes lignes des thèmes abordés au cours de ce rendez-vous. Les débats, selon le ministre, «ont porté sur le statut à conférer à la Ligue des États arabes au sein de cette organisation. A ce sujet, la partie arabe a été cohérente dans sa pensée et dans son action. L'Algérie, comme les autres pays arabes, a défendu le principe d'une position sans conteste et permanente de la Ligue arabe au sein de l'UPM». Sur sa lancée, le chef de la diplomatie algérienne a précisé qu'«aujourd'hui, nous avons avancé sur cette question». Pour lui, «rares sont ceux qui continuent à considérer que la Ligue arabe soit un demi-partenaire». L'autre avancée politique évoquée par M. Medelci a concerné la crise du Moyen-Orient, «notamment en termes de solution à la crise», a-t-il dit, avant d'ajouter que, «l'initiative arabe à la crise du Moyen-Orient n'a jamais été consignée ni reconnue comme telle au niveau des différents forums y compris dans le forum euro-méditerranéen. Cette initiative a été reconnue à Marseille comme voie de sortie à la crise et comme voie importante à prendre en considération», a-t-il précisé. Selon le chef de la diplomatie algérienne, «les 43 ministres présents à Marseille ont soutenu cette initiative et nous avons contribué pour atteindre cet objectif». Abordant le volet institutionnel, le ministre des Affaires étrangères a considéré que le choix de Barcelone pour abriter le siège du secrétariat général de l'union «permettra de revenir à la source du processus euro-méditerranéen». Il reste cependant la question du poste de secrétaire général, «celui-ci doit revenir à un pays de la rive sud de la Méditerranée», a rappelé le ministre. Pour lui, «il nous revient de désigner ce secrétaire général. Le principe de candidature a été retenu. Une liste est d'ores et déjà ouverte. La Jordanie s'est déjà portée candidate. Il n'est pas exclu qu'il y ait d'autres candidats dans les jours à venir», a précisé M. Medelci, ajoutant que dans quelques semaines, «une évaluation de ces candidatures sera faite avant de formuler une proposition». Il a, dans ce contexte, exprimé les réserves de l'Algérie au sujet de la manière dont doit être conçu ce secrétariat général. «Les débats ont porté sur la nature de ce secrétariat général. Faut-il un organe lourd, souple, technique, politique», s'est demandé le ministre. Pour l'Algérie, selon le même intervenant, «le secrétariat général doit être une structure souple et technique pour suivre la mise en œuvre des projets retenus». M. Medelci s'est, par ailleurs, félicité du fait que le document final de la conférence de Marseille eut pris en considération la recommandation algérienne qui stipule que «les ministres ont décidé de poursuivre leurs consultations en conformité avec le mandat donné par les chefs d'Etat et de gouvernement au sommet de Paris. Il a été convenu que les délégations soumettront leurs propositions à la co-présidence franco-égyptienne qui consultera les chefs d'Etat et de gouvernement, notamment sur les modalités de mise en place du secrétariat et la nouvelle dénomination du Processus de Barcelone». Le ministre a estimé qu'entendant les décisions qui seront prises au sujet d'un éventuel élargissement du secrétariat général comme il a été proposé par certains pays, «rien ne nous empêche de démarrer le travail avec un secrétariat général et un SG adjoint léger. Il faut également voir les choses en dynamique». «Peut-être que dans un an ou deux la question de l'élargissement se poserait avec l'évolution des choses», a-t-il ajouté. Concernant les projets retenus, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que l'Algérie est «partie prenante» dans tous les projets, rappelant que des initiatives ont été prises par elle, bien avant le lancement de l'UPM. «C'est le cas du projet de la dépollution de la Méditerranée. Il y a quelques années, Sonatrach a créé une entreprise chargée d'intervenir en cas de pollution non seulement le long des côtes nationales mais également dans tout le bassin méditerranéen», a-t-il souligné.