Le président-directeur général de la Société algérienne d'assurances (SAA) et président de l'Union algérienne des assurances et réassurances (UAAR), Amar Latrous, est revenu, à l'occasion d'un entretien accordé à la chaîne 3 de la radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, sur l'importance de l'assurance contre les risques de catastrophes naturelles (Catnat). Il faut, dit-il, que les gens prennent conscience de s'assurer contre les risques de sinistres et ne pas compter seulement sur l'Etat-providence. Certes, l'Etat, ajoute-t-il, a le devoir d'assister les sinistrés mais il faut que les Algériens se prennent en charge eux-mêmes. On sait que, en dépit de son caractère obligatoire, la Catnat enregistre un niveau de couverture faible, de l'ordre de 5 %, illustré, de façon très significative, par l'exemple de Ghardaïa, révélé par les inondations dévastatrices qui ont frappé cette ville : environ 500 contrats d'assurance Catnat alors que ce nombre devrait se situer au moins entre 15 000 et 20 000. A propos des indemnisations à la suite des inondations de Ghardaïa et Bechar, M. Latrous fait savoir que, dès la réception des déclarations de sinistres, les compagnies d'assurances ont pris les dispositions pour assister leurs clients. Ce sont au total 800 sinistrés qui ont ainsi été pris en charge pour une somme globale de 1,3 milliard de dinars, concernant aussi bien des installations industrielles, relevant du secteur privé et du secteur public, que les particuliers (maisons, véhicules). Le gros problème, souligne M. Latrous, est que les gens ne comprennent pas encore l'importance de la Catnat qui concerne les habitations, les commerces, les installations industrielles, tous les biens. Il rappelle que cette assurance est obligatoire depuis 2004 pour permettre à la population de se protéger contre les risques de catastrophes naturelles parmi lesquelles les tremblements de terre et les inondations. Les compagnies d'assurances ont enregistré 300 000 contrats d'assurances qui couvrent 2 200 milliards de dinars, ce qui est insuffisant, estime-t-il, par rapport au patrimoine détenu et par rapport aux risques que couvre la Catnat. Il fait observer que les réassureurs algériens ont traité avec les plus grandes compagnies de réassurances, à l'étranger, une couverture de réassurances pour protéger les contrats et couvrir les paiements. M. Latrous a évoqué la question des dommages collision relevant de l'assurance automobile. Il rappelle que l'Algérie enregistre de 40 000 à 45 000 accidents annuellement qui entraînent quelque 4 300 morts. Tous les accidents corporels sont remboursables, ajoute-t-il, en donnant à titre d'exemple l'année 2007, au cours de laquelle les compagnies d'assurances ont réglé une somme de 26 millions de dinars, répartie entre dégâts matériels (50 %) et corporels (50 %). Il confirme que les compagnies d'assurances sont largement déficitaires, la RC (responsabilité civile) qui couvre les dommages corporels est infime, dit-il. D'après M. Latrous, l'UAAR a demandé, en vain, aux pouvoirs publics de rééquilibrer cette branche.