L'Afrique, subissant de plein fouet les conséquences des changements climatiques au vu de sa vulnérabilité et ses carences objectifs pour y faire face toute seule, compte faire entendre sa voix dans les négociations au niveau international au sujet de cette question. Plus de 40 pays africains prennent part, depuis hier à Alger, aux travaux de la conférence des ministres africains de l'Environnement sur les changements climatiques à l'invitation de Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme, en vue de dégager une approche et démarche africaines à porter lors de la prochaine rencontre de Pologne et celle prévue à Copenhague en décembre 2009. Le message de la petite Medjber Amina à l'adresse des présents, qui se voulait au nom de l'ensemble des enfants africains, montrait à lui seul la pertinence d'aller vers une étape à la hauteur des attentes et des risques qu'encourent les futures générations. «La voie de l'enfant africain, qui éprouve de grandes souffrances déjà, découvre avec amertume que l'Afrique est la première victime des changements climatiques», souligne-t-elle. Des effets néfastes tels la sécheresses, les catastrophes naturelles, la déforestation, le assèchement des rivières que l'Afrique subit à cause de l'émission de taux très élevé de gaz à effets de serre. Au vu des causes des changements climatiques, l'appel lancé par la petite Amina à l'adresse des pays riches est plus qu'éloquent. Soulignant en premier lieu la «responsabilité historique», elle indique que la responsabilité incombe aux pays riches et de ce fait «ils doivent l'assumer», dira-telle. Un message à l'assistance dont bon nombre de responsables d'institutions internationales et onusiennes ont pris part, à l'exemple de l'envoyé spécial des changement climatiques du secrétaire général de l'ONU, M. Fostus Gontebanye Mogae, le directeur du programme des Nations unies pour l'environnement, M. Kanté Bakary et le secrétaire exécutif de la convention-cadre de l'ONU sur les changements climatiques, M. Yvo De Boer. Même si le plan d'action de Bali a été tenu pour donner un souffle nouveau, aboutissant à un consensus international sur les changements climatiques, celui prévu en 2009 à Copenhague constitue un rendez-vous majeur pour les négociateurs et de surcroît pour la délégation des négociateurs africains compte tenu de l'enjeu et du défi auxquels le continent africain fait face et dont les voies à même d'atténuer les impacts et les conséquences des changements climatiques ne peuvent être menés et portés seulement par les Africains. Et c'est autour de cette problématique que l'Afrique, en dégageant une approche et une démarche propres, compte peser sur le dialogue international relatif aux changements climatiques sur la base d'un dialogue et d'un partenariat à la hauteur de l'urgence de la situation. Un dialogue sur lequel bon nombre d'experts africains se basent pour consolider et intensifier les moyens de transfert de technologie et de mécanismes de financements de projets atténuant l'impact des changements climatiques sur les populations africaines. A ce propos, si M. De Boer a souligné lors, d'un point de presse hier, que M. Obama a promis «des avancées palpables» sur la politique américaine sur les changements climatiques, durant son mandat de sénateur, il avait exprimé son vœu que ceci se traduirait sur le terrain «au-delà de l'année 2009». Par ailleurs, s'agissant de certaines approches mettant en avant la crise financière comme problème majeur se posant sur la scène internationale et qui doit être pris en compte par les autres acteurs dont ceux qui définissent l'approche africaine sur les changements climatiques, le ministre M.Messahel a évacué d'un trait cette argumentation en indiquant que «ceci ne doit pas constituer un prétexte pour les pays riches». Les défis auxquels est confronté le continent africain à cause de l'intense activité industrielle des pays riches sont tels que ces derniers sont appelés à assumer les effets de leurs industrialisation. Ceci est loin d'être au profit seulement du continent mais pour l'ensemble de la planète qui au rythme actuel risquent de plonger près de 6oo millions de personnes dans la famine et près de 400 millions de personnes seront touchées par le paludisme. A cela viennent s'ajouter d'autres déséquilibres de l'écosystème pour lesquels des experts africains et d'ailleurs ont eu à tirer la sonnette d'alarme. Et c'est au vu de ce qui vient d'être citer que la conférence des ministres africains de l'Environnement adoptera la plate- forme d'Alger sur les changements climatiques aujourd'hui, à la fin des travaux.