Béjaïa est considérée à juste titre comme étant l'une des plus riches régions possédant des ressources hydrauliques considérables. Ses nappes phréatiques, ses innombrables sources de Toudja, Ifri, Ilmaten, de plus elle jouit encore d'une pluviométrie de plus en plus importante autant en Algérie, que sur tout le bassin méditerranéen. Tous ces avantages n'en profitent en rien à une population qui souffre inlassablement du manque d'eau sur des périodes étalées. Actuellement, un seul barrage est en fonction, celui de Kherrata, mais en raison du taux de vase et de boue qu'il contient, n'en retient qu'un faible volume d'eau. Par ailleurs, les conduites alimentant certaines zones en eau potable étant vétustes et en réparation ce qui justifie en somme cette raréfaction, et ces coupures, incessantes dont aucune région n'est épargnée par des robinets qui distillent plus du vent que d'eau. Pour pallier à cette situation, les pouvoirs publics ont lancé en 1988 le barrage de Tichy-Haf, situé en amont de la vallée de la Soummam, sur les hauteurs de Bouhamza. Le barrage devait connaître moult péripéties, dues à son financement, au désistement des entreprises étrangères réalisatrices et quelques entraves et oppositions l'ont freiné un tant soit peu. 85 propriétaires voient aussi leur situation en cours d'indemnisation. Aujourd'hui, dix ans après, Tichy-Haf, est une réalité, une mise à eau effectuée, le transfert des eaux a commencé. Il s'agit pour l'heure de raccorder ce gigantesque ouvrage à quelque 25 communes du flanc de la Soummam où quelque 900 mille habitants à l'horizon 2025 y vivront ; il se propose également d'irriguer quelque 3 600 hectares, autant sur la vallée de la Soummam, que sur la rive du Sahel. Un investissement estimé à plus de 6 milliards de dinars, une enveloppe réévaluée à 15,5 milliards de dinars pour l'adduction. La dernière phase porte sur la pose d'une conduite d'eau brute de 1 800 mm, sur une longueur de 13 600 ml. La construction de deux stations, une pour le traitement de 120 000 m3/j, extensible de 60 000 m3/j, la seconde de chloration de 70 00 m3/j. La pose d'une adduction principale d'une longueur de 66 700 ml et de conduite secondaire sur 11 075 ml. Sept réservoirs s'ajoutent à l'édifice d'une capacité globale de 28 000 m3/j de extensible de 3 300 m3/j. Ces derniers travaux avancent, l'adduction d'eau brute étant achevée, la station de traitement est en cours de finition ; l'adduction d'eau potable est à un stade avancé et les réservoirs de stockage sont en cours, un seul accuse un retard. A l'issue de cette situation prometteuse, le projet est en voie de livraison, même si l'on refuse obstinément à fixer, ni même évoquer les délais, mais au rythme des chantiers en cours, on présage que l'inauguration se fasse en cours du premier semestre 2009. Ce grand barrage aux potentialités considérables résoudra définitivement cette épineuse question d'eau et répondra à la totalité des besoins de la population et sans interruption. La fin d'un calvaire, qui s'annonce sous de bons auspices Tichy-Haf, en sera ce rêve tant attendu, où l'eau coulera à flots, et la ville en sera enfin cette région aquafortique.