, Depuis toujours, la wilaya de Tamanrasset a souffert d'un manque d'eau susceptible de franchement freiner non seulement son économie mais à la longue aurait pu avoir de graves conséquences dans cette région immensément riche en minéraux et dans la durée, c'est une population entière qui seait vouée à l'exode. Il faut dire d'ailleurs que la wilaya de Tamanrasset ne jouit qu'une d'une faible pluviométrie durant la mousson (juillet-août) et le reste de l'année c'est la sécheresse qui se fait ressentir à tous les niveaux. Bien qu'il existe des nappes phréatiques sous les lits des oueds taris par le manque de pluie, les agriculteurs arrivent tout juste à planter quelques légumes pour leurs besoins personnels. La première chose que l'on remarque au niveau du chef- lieu est sans contexte les citernes de zinc alignées à proximité des habitations pour suppléer à l'eau courante qui déserte certains quartiers de la ville. Une citerne de 2 000 litres coûte 1 000,00 dinars c'est dire le prix à payer pour vivre dans cette région. Toutes les personnes sont unanimes: le projet de transfert d'eau de In Salah à Tamanrasset va très certainement donner à cette localité un véritable coup de fouet tant pour l'économie, le tourisme, l'agriculture et l'industrie extractive. Ce projet est venu suite à une décision du chef de l'Etat en concertation avec les responsables concernés pour lancer ce défi gigantesque qui tend à approvisionner la wilaya de Tam et faire reculer le spectre de la mort de toute une région. Ce qui est sûr, c'est que ce transfert est sur un parcours difficile auquel s'ajoute un climat rude sans compter l'isolement et la roche qui sillonne le tracé. Mais avant de détailler ce mégaprojet et le rôle qu'il va jouer crescendo dans le développement de toute une région, il est utile de faire connaître aux lecteurs ce que recèle l'Algérie comme ressources aquifères importantes qu'il faut aller puiser à près de 600 mètres de profondeur. Il existe en Algérie cinq (05) nappes albiennes dont: la nappe du continental intercalaire (Algérie-Tunisie-Lybie), la nappe du complexe terminal (Algérie-Tunisie-Lybie) , la nappe des grès de Nubie (Algérie-Lybie) et enfin la nappe paléozoïque . Les potentialités totales de ce système sont de plus de 43 000 milliards de mètres cubes d'eau et seule une infime partie de ces réserves est utilisée.De ce point de vue, l'Algérie est à l'abri du manque d'eau pour encore très longtemps. Pour ce projet titanesque, des moyens illimités ont été mis en œuvre pour sa réussite. Son impact est d'autant plus important qu'il va non seulement alimenter la ville de Tamanrasset mais aussi les localités tout au long du trajet. A ce titre, il est prévu d'alimenter le chef-lieu de wilaya jusqu'à l'horizon 2050 avec une capacité jour de 100 000 m3 /jour soit 264 litres par habitant dans un premier temps. Le captage de cette eau se trouve donc dans une nappe albienne à 70 km au Nord de In Salah. C'est dans ce champ captant que l'eau sera pompée grâce à 24 forages avec un réseau de collecte et une station de déminéralisation. Dans une seconde étape, il sera procédé au forage de 24 autres puits qui viendront renforcer les premiers, la prospection de l'eau étant faite à 600mètres de profondeur. Ensuite intervient le réseau de collecte d'une longueur de 100 km de conduite. Entre 02 forages il est prévu un réservoir de 2 000 m3 . A signaler que tous les réservoirs vont en direction de la station de déminéralisation. Après traitement, cette eau est conduite au réservoir de tête d'une capacité de 50 000 m3 avant son acheminement en direction de Tamanrasset en suivant la RN 1. Le lot 03 est divisé en 03 sous- lots, le lot 3/1 qui va du réservoir de tête jusqu'à la station de pompage 2 sur un linéaire de 314 km, cette ligne est gravitaire sans aucun pompage du fait de la pente. En ce qui concerne les 214 km des 314 km il y a une seule conduite d'un diamètre de 1400 mm et 1200 mm gravitaire. Le reste soit 100 km se situent entre la station de pompage n° 01 et la station de pompage n° 2. Le diamètre varie entre 800 et900 mm en double conduite. C'est un groupement chinois CGC et S/PSC qui est chargé du lot 3/1. Le lot 3/2 qui va de la station de pompage n° 2 à la station de pompage n°04 sur une distance de 191 km est le seul lot qui est réalisé par la société algérienne Cosider avec un diamètre de 800 et 900 mm en double conduite. Ce sous-lot a des caractéristiques différentes compte tenu du fait que cette partie du projet ne longe pas la RN 01. Des aléas topographiques et de l'aspect géotechnique ainsi que des conditions insurmontables ont poussé les responsables du projet à dévier cette conduite en contournant les gorges d'Arak. Le lot 3/3 quant à lui va de la station de pompage n° 04 au réservoir terminal de Tamanrasset sur un linéaire de 231 km en double conduite de tubes avec un diamètre de 800, 900 et 700 mm (lot adduction).Le lot concerne les stations de pompages qui sont au nombre de six (06). Il faut souligner que chaque station de pompage comprend 02 réservoirs d'une capacité de 2 000m3 chacun en plus d'un dépôt de carburant qui permettra 21 jours d'autonomie à la station. Une cité d'exploitation est nécessaire pour permettre au personnel, en charge de gérer cette station, de bénéficier de toutes les commodités requises afin de veiller à la bonne marche de cette infrastructure. Ce réseau en double conduite qui va assurer le transfert de l'eau de l'ordre de 1 250 km est réalisé par des entreprises chinoises: le lot n°01 par le groupement chinois CGC-OC, le lot n° 02 des stations de pompage par la société chinoise CPECC, le lot n° 03 sous-lot 3/1 par la CGC-SIPSC, sous-lot 3/2 par Cosider, le sous-lot 3/3 CGC-SIPSC, le lot n° 04 par le Groupement chinois MCC-SOCOM, le lot N° 05 par SGC. Pour en savoir plus, Hidouci Lyès, directeur de l'aménagement du projet du transfert de l'eau de Aïn Salah à Tamanrasset ne cache pas sa satisfaction quant aux conséquences de cette réalisation qui aura un impact certain sur les populations. De notre envoyé spécial à Tamanrasset, Mohamed El Ouahed Lire sur Internet