L'annonce en avait déjà été faite il y a, exactement, deux ans, en novembre 2006 à Oran, à l'occasion de Journées scientifiques et techniques de Sonatrach. Une société algérienne de biotechnologies, Nakheel (Palmiers), avait révélé son intention de produire des carburants à base de dattes (les écarts de dattes et les retours d'invendus), «une énergie propre et renouvelable», promettait déjà un de ses dirigeants. En novembre 2008, c'est la semaine de l'énergie organisée à Alger qui offre l'opportunité à Oasis Ltd, une société basée à Dubaï et dirigée par un Algérien, Brahim Zitouni, de faire connaître le projet d'un carburant à partir de palmiers-dattiers, présenté comme alternative aux carburants fossiles. Ce bioéthanol ne concernera que les dattes non comestibles ou celles destinées à l'alimentation des animaux. Sur les 300 000 tonnes qui constituent la production algérienne de dattes, 150 000 tonnes peuvent faire l'objet de cette transformation, estime M. Zitouni, à raison de 20 tonnes de dattes pour quelque 6 500 litres de carburant. Ce carburant vert pourrait être produit à partir du 1er trimestre de 2011, à Biskra. Le promoteur a indiqué que son projet a été accueilli avec beaucoup d'intérêt par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Selon le président-directeur général d'Oasis Ltd, dont les propos ont été largement rapportés par la presse algérienne, l'utilisation du bioéthanol présente de nombreux avantages pour les véhicules. Pour l'Algérie, dit-il, il y a des potentialités à l'export intéressantes, notamment vers l'Union européenne. Le problème est que les biocarburants qui doivent leur développement à une réputation de solution de rechange «propre» au pétrole, sont accusés de précipiter une bonne partie de la population mondiale dans la faim, du fait de leur incidence sur les prix des produits alimentaires. Ces carburants liquides sont élaborés, pour le bioéthanol, à partir de végétaux contenant du saccharose (betterave, canne à sucre...) ou de l'amidon (blé, maïs...), et, pour le biodiesel, à partir d'huiles de colza ou de soja. Plus les surfaces de plantations nourricières sont transformées en cultures réservées au bioéthanol ou carburant pour voitures propres, plus les récoltes en produits nourriciers sont réduites et plus les prix des denrées augmentent, à cause de leur rareté. La production mondiale de biocarburant appelé aussi agrocarburant est actuellement dominée par les Etats-Unis (bioéthanol à partir du maïs) et le Brésil (bioéthanol à partir de la canne à sucre), alors que l'Union européenne a fixé à 5,75 % la part des agrocarburants dans l'énergie utilisée pour les transports d'ici à 2010 et à 10 % d'ici à 2020.