La société algérienne de biotechnologies Nakheel (Palmiers) a l'intention de produire des carburants à base de dattes, « propres et renouvelables », annonce un de ses dirigeants à l'occasion des « Journées scientifiques et techniques de Sonatrach », qui se tiennent depuis hier à Oran. « Nakheel développe en Algérie un projet de production de biométhanol à usage de carburant à partir des dattes », indique la société privée dont le siège est à Alger. Selon Nakheel, le recours à ce procédé révolutionnaire intervient à un moment où l'énergie classique est de plus en plus polluante. « Nakheel entend apporter sa contribution au développement des énergies renouvelables en initiant une véritable filière industrielle, se basant sur la production de bioéthanol à usage de carburant issu des espaces oasiens algériens », ajoute cette entreprise familiale. La matière première pour la production de biométhanol sera constituée de dattes non-consommables (les écarts de dattes) et de retours d'invendus, précise l'opérateur. Le premier coup de pioche de l'usine de transformation sera donné en 2007 dans la région d'Alger. L'initiateur de cet ambitieux projet « alternatif au pétrole », qui a nécessité 5 ans de recherches, n'a pas communiqué la date de démarrage de la production de bioéthanol. Les futures « raffineries » de Nakheel devront puiser dans les « gisements » du parc phœnicicole qui compte 10 millions de palmiers dattiers, concentrés notamment dans les wilayas d'El Oued, Biskra et Ouargla. Nakheel envisage, par ailleurs, grâce à la procréation in vitro du palmier-dattier, le lancement, en même temps que l'Etat et les exploitants privés, de « plantations intensives » de palmiers tout au long d'une voie ferrée est-ouest, dont la modernisation et l'électrification doivent débuter en 2007. Il faut savoir que le Brésil, autre pays qui a recours aux carburants biologiques, a choisi une solution alternative au pétrole pour faire rouler les voitures. Ainsi pour 200 euros, on a la possibilité de se faire installer un petit boîtier dans le moteur et pouvoir ainsi rouler à... l'alcool de canne à sucre. Ce carburant, issu des déchets de la canne à sucre, est à moitié moins cher que l'essence issue de l'industrie pétrochimique.