La Fed emploie les grands moyens. La Réserve fédérale a réduit, mardi, son principal taux d'intérêt à une fourchette comprise entre zéro et 0,25%, le plus bas niveau jamais enregistré. La banque centrale américaine a également promis d'utiliser «tous les instruments disponibles» pour lutter contre la crise financière et la récession économique. Cette décision radicale a été saluée par un rebond à Wall Street. L'indice Dow Jones des valeurs industrielles a terminé la séance de mardi à la bourse de New York à 8 924,14 points, en hausse de 359,61 points, soit 4,2%. L'indice Nasdaq des valeurs technologiques a gagné 81,55 points, soit 5,41%, à 1 589,89 points. La Fed a annoncé mardi qu'elle fixait une nouvelle fourchette d'objectif pour le taux des fonds fédéraux, un taux d'intérêt des prêts interbancaires, qui oscillera désormais entre zéro et 0,25%. Depuis sa dernière réunion en octobre, l'objectif de taux était fixé à 1%. Mais en pratique, il était déjà plus proche de zéro, avec 0,39% en moyenne en novembre. La Fed a surpris les observateurs, qui s'attendaient à ce que la banque centrale baisse ce taux d'un demi-point de base. Elle a clairement indiqué qu'elle comptait maintenir le taux interbancaire à un niveau extrêmement bas. «Le comité prévoit que les conditions économiques faibles sont susceptibles de justifier des niveaux exceptionnellement bas pour les taux des fonds fédéraux pendant un certain temps», précise le communiqué de la Fed. Quelques heures avant l'annonce de la Fed, le Département américain du Travail avait rapporté une baisse des prix à la consommation record de 1,7% en novembre. Ce deuxième mois consécutif de baisse laissait craindre que les Etats-Unis ne se dirigent vers une phase dangereuse de déflation. La Fed n'a pas caché que les conditions économiques s'étaient aggravées depuis sa dernière réunion en octobre : «Les conditions du marché du travail se sont dégradées et les données disponibles indiquent que les dépenses de consommation, les investissements des entreprises et la production industrielle ont décliné. Les marchés financiers restent assez tendues et les conditions du crédit resserrées», observe le communiqué publié mardi. La Réserve fédérale a, donc, promis qu'elle n'hésitera pas à employer des méthodes non-conventionnelles pour contenir la plus grave crise financière depuis la Grande dépression des années 30 et la plus longue période de récession depuis un quart de siècle. «La Fed emploiera tous les instruments disponibles pour promouvoir la reprise d'une croissance économique durable», ont promis le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke et ses collègues dans leur déclaration. Mardi, le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, a dit penser qu'il n'y aurait pas d'autres défaillances de grandes institutions financières durant la crise actuelle. Lors d'un entretien sur la chaîne Cnbc, il a aussi précisé qu'il n'avait pas l'intention de demander au Congrès de rendre la seconde moitié du plan de sauvetage de 700 milliards de dollars disponible avant la fin de l'administration Bush d'ici le 20 janvier.