Les représentants des entraîneurs et des joueurs, ainsi que ceux de la direction de la jeunesse et des sports (DJS) de la wilaya d'Alger sont convenus, mardi, de la nécessité de combattre le fléau de la violence, qui demeure un phénomène étranger à notre société, en s'attelant, notamment, à la convergence des efforts et à l'intensification des campagnes de sensibilisation. Dans une intervention au cours de l'émission retransmise par la radio El Bahdja, dans le cadre de la Journée de sensibilisation sur le phénomène de la violence dans les stades, l'entraîneur du Widad de Bentalha, Mustapha Biskri a tenu à mettre en garde «des répercussions très négatives de la violence dans les stades sur la société dans son ensemble, alors qu'un match de football est supposé être, avant tout, un spectacle et un espace de distraction et de détente, loin de tout calcul chauvin». Il a soutenu que l'éradication de ce péril qui menace notre société «implique de revenir aux fondements essentiels de l'éducation et de la pédagogie, notamment au sein de la cellule familiale, puis de l'école, étant donné que la personnalité se forme dans la prime jeunesse». «Il est regrettable de constater que des joueurs, des entraîneurs et même des gestionnaires perdent leur sang-froid et leur flegme lors des rencontres de football et sont partie prenante dans les actes de violence qui éclatent dans les stades». D'une voix empreinte de nostalgie, l'orateur s'est remémoré «les heures de gloire du football algérien, lorsque les supporters échangeaient, dans une ambiance bon enfant, leurs places dans les gradins entre les deux mi-temps», regrettant que «cet époque soit révolue, puisque les forces de sécurité n'ont d'autres choix aujourd'hui que de séparer les galeries des deux clubs pour prévenir des échauffourées et tout incident qui auraient des répercussions fort préjudiciables». Intervenant dans le débat, le représentant de la direction de la jeunesse et des sports (DJS), Farid Hergma a estimé que «les mesures coercitives ne suffisent pas à elles seules à éradiquer le phénomène de la violence, d'autant qu'elles contribuent, plutôt, à envenimer la situation», pour preuve, dira-t-il, «les sanctions infligées par la ligue nationale de football (LNF), en particulier les matchs à huit clos et dont l'impact demeure limité dans le temps». Il a préconisé des solutions de rechange, notamment la réactivation des comités de supporters et l'installation de caméras de surveillance au niveau des stades de football, pour détecter et circonscrire tout comportement contraire aux règles de l'éthique sportive. Hergma a indiqué, en outre, que «les supporters ne peuvent être tenus pour seul responsable de la violence qui sévit dans les stades, puisque même avant le début des rencontres de football, les organes de presse attisent la haine et le chauvinisme au sein des supporters, des joueurs et même des entraîneurs, avec des titres qui mettent le feu au poudre, et une simple rencontre sportive devient alors, non pas un espace de distraction ou le meilleur l'emporte, mais un champ d'une bataille qu'il faut remporter par tous les moyens, au détriment de toute règle ou éthique sportive». Partant du fait qu'il convient d'abord de bien diagnostiquer le mal pour en remédier les effets, le joueur du CR Belouizdad, Hamza Aït Ouamer a affirmé, pour sa part, que «le joueur se doit, en premier lieu, de donner l'exemple, tout en veillant au respect tant de ses coéquipiers que de ses partenaires, ainsi que du public venu le soutenir, et se doit surtout d'accepter les décisions prises par l'arbitre de la rencontre». «Le joueur a le droit d'aspirer à la victoire, en se donnant tant physiquement que techniquement car le plus important, c'est d'accepter, sportivement, la défaite».