En Algérie, il y aurait un million de personnes atteintes de l'hépatite B et 320 000 autres souffrant de l'hépatite C. Il s'agit d'infections virales, dangereuses, qui attaquent le foie et peuvent mener à la cirrhose. C'est une maladie chronique qui concerne tout un chacun, quel que soit son milieu social, ou son âge. En effet, la progression de l'hépatite chronique peut aboutir à une cirrhose, qui est un important facteur de risque pour le cancer primitif du foie. Le président de l'association «S.O.S Hépatite» a souligné, au cours de la table ronde organisée, hier, à l'hôtel Essafir, à Alger, qu'en Algérie, il y a une liste d'attente de greffes de foie de 35 à 40 patients, et que seules 4 à 5 greffes sont réalisées dans l'année. De son côté, le professeur Nabil Debzi, spécialiste en hépatologie au CHU Mustapha Bacha dira : «L'absence d'hygiène hospitalière est l'un des facteurs favorisant la prolifération de l'hépatite virale». Cette journée a été une occasion pour les spécialistes, et les élus, de débattre de cette maladie, qui constitue un problème de santé public. Le professeur Nabil Debzi indiquera que la stérilisation des instruments médicaux pose toujours un problème. Il explique que certains personnels de la santé ne disposent pas de la culture de l'hygiène hospitalière. La plupart sont obligés d'utiliser un seul gant, par manque de moyens. La majorité des médecins ignorent la conduite à tenir devant un malade atteint de l'hépatite B, à cause du manque de formation et de stages de perfectionnement. Toujours selon le professeur Debzi, il y a un manque de législation dans ce domaine. Certes, les lois existent, mais elles ne sont pas appliquées sur le terrain. La prise en charge de la maladie, quant à elle, fait aussi défaut en Algérie, au même titre que toute autre maladie, malgré le budget alloué par le ministère de la Santé, s'élevant à 3,5 milliards de dinars. L'initiative du ministère, selon l'association «S.O.S Hépatite», n'est pas suivie d'un programme de prise en charge sérieux, notamment l'éducation thérapeutique, qui réduira les risques d'infection. Dans ce sens, il a été fait appel aux experts nationaux, et aux parlementaires, pour se concerter, afin d'établir un programme national de prise en charge, de prévention et de dépistage de l'hépatite. Le dépistage précoce de la maladie permettra de réduire l'incidence de la maladie. L'hépatite B est considérée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme un problème majeur de santé publique.