En concédant, hier, une quatrième défaite de la phase aller, devant les Tuniques rouges de l'USM Annaba (0-1, but du défenseur Frioua, en première mi-temps), les Unionistes d'Alger ont clôturé, ainsi, une première étape du championnat national fort décevante (5 victoires, toutes à domicile, 7 nuls, 4 défaites pour 13 buts marqués et en autant concédés). En vérité, nul ne s'attendait à un parcours aussi décevant de la part d'une formation qui promettait d'accomplir une saison des plus prometteuses, pour effacer les mauvaises prestations de l'année 2007-2008 tout aussi mitigée. Au vu des changements opérés au sein de l'équipe durant l'intersaison au niveau de la barre technique, avec l'arrivée de l'entraîneur argentin, Oscar Fullone, à la compétence avérée et incontestable, on s'attendait à une suprématie usmiste quasi générale sur la composante de la première division, en dépit de la présence de grosses cylindrées à la valeur reconnue et en progression constante. En effet, les performances admirables accomplies par l'Aigle noir sétifien – aussi bien au plan national que dans la Ligue arabe des clubs champions – , ou l'ambition affichée par des équipes habituées à jouer les principaux rôles chaque saison prédisaient une vive lutte (sportive, bien sûr) pour s'accaparer les challenges annuels comme le championnat ou la Coupe d'Algérie. La présence de formations aguerries comme la JS Kabylie (champion en titre), le Mouloudia d'Alger qui présente toujours un ensemble capable d'offrir à ses dizaines de milliers de supporters au moins un titre à chaque saison, le CR Belouizdad (en phase de rajeunissement) et d'autres équipes toujours en mesure de brouiller les cartes (USM Annaba, JSM Béjaïa, ASO Chlef…) augurait d'une course âpre pour arracher un titre ou occuper, tout au moins, les premières loges au classement général. Cela pouvait permettre aux unes ou aux autres de participer à une compétition internationale que ce soit au niveau nord-africain, arabe ou africain (champion's league africaine et coupe de la Confédération africaine de football). C'est dire qu'à l'entame de la saison 2008-2009, les Unionistes d'Alger savaient ce qui les attendait dans la marche vers un éventuel titre national surtout qu'ils devaient livrer cinq chauds derbies dans la capitale sans omettre les empoignades très serrées avec les équipes domiciliées pas très loin comme la JS Kabylie ou l'USM Blida. On pouvait espérer aussi que le renouvellement partiel de la composante avec l'arrivée ou l'émergence de jeunes joueurs pétris de qualités (Hebbache, Benaldjia, Sayah, Aït Ali, pour ne citer que ceux-là) encadrés par de «jeunes vieux» briscards (Dziri, Ammour, Ghazi, Bourahli) allait propulser le grand club algérois vers les hautes cimes du football national et même arabe. L'ambition était légitime, surtout que le team avait bénéficié d'une bonne préparation d'intersaison, en France, à l'issue de laquelle le staff technique et l'ensemble des joueurs avaient entretenu l'espoir d'une grande saison. Les premiers matches que les Brelons avaient livrés avaient plus ou moins rassuré bien que la manière d'évoluer n'avait pas convaincu beaucoup de monde. On sentait que la solidité défensive démontrée durant les dix rencontres durant lesquelles les protégés du président Saïd Allik étaient restés invaincus pouvait s'effriter d'un moment à l'autre. Certes, quelques matches ont plus ou moins rassuré (contre l'Entente de Sétif et le CR Belouzidad, notamment), mais les fans usmistes commençaient tout de même à se poser des questions sur l'inefficacité offensive affichée par leur team préféré tout au long de cette période (plusieurs nuls blancs au stade Omar-Hamadi). Arrive, alors, la League arabe des clubs champions avec une brillante victoire à Alger par (3-0) sur le représentant d'Arabie saoudite (ponctuée d'une excellente prestation). Les inconditionnels des Rouge et Noir se mirent à rêver d'une saison qui ne pouvait, selon eux, qu'être époustouflante ouvrant la voie au retour de l'USM Alger telle qu'on la connaissait ces dernières saisons. Las, une fragilité défensive incompréhensible remit tout en question avec cette petite débâcle (1-3) au match retour contre El Wihda pourtant largement dominée à Bologhine. Les rencontres suivantes furent un véritable calvaire pour tout l'entourage du club (entraîneurs, staff administratif, joueurs et supporters) qui n'y comprenait rien à cette série de mauvais résultats successifs. La raclée (1-4) subie au stade Omar-Hamadi devant El Ismaïly d'Egypte, a été la goutte qui a fait déborder le vase à l'issue d'une victoire nette et sans bavures des Egyptiens qui ne s'y attendaient sûrement pas à une telle prestation de la part des Usmistes qui avaient tenu la dragée haute au grand Al Ahly, il n'y a pas longtemps au Caire même, (2-2) ! Le moral était au plus bas, les fans désespérés, les joueurs ont perdu leur assurance et ne savaient plus comment aborder et gérer les rencontres que ce soit à domicile ou loin de leurs bases, pourtant devant des équipes modestes. Découragé, le coach Fullone, qui avait promis après le stage d'Ifrane (Maroc) que le tir sera rectifié, constatant la tournure des événements, rendit le tablier en se séparant à l'amiable laissant la place à Kamel Mouassa, venu à la rescousse (et presque en catastrophe) pour redresser rapidement la barre avant que le navire unioniste ne sombre complètement. Et dire que le niveau (si l'on peut dire) de la majorité des clubs composant la division une est quelconque, pour ne pas dire affligeant. Mis à part l'Entente de Sétif qui sauve admirablement la mise, nos représentants dans les compétitions internationales font piètre figure de façon régulière et cela nul ne peut le nier. Pour revenir au club de Soustara, la victoire arrachée à Bologhine face à la Jeunesse de Béjaïa, en match retard, par un but d'écart (2-1) — mais avec beaucoup de frayeur – ne fut qu'un feu de paille car, quatre jours plus tard, la défaite concédée à Annaba, hier, conclut un parcours décevant pour ne pas dire catastrophique d'un club qui devait – en attendant la construction d'un ensemble solide et aguerri – viser toujours plus haut vu son standing, ses moyens et la valeur technique de l'ensemble de ses joueurs qui doivent une belle revanche à leurs fidèles supporters et sympathisants durant la phase retour. C'est tout le mal que nous leur souhaitons, le football national en a besoin pour revivre les grandes confrontations de jadis (contre le MCA, le CRB, la JSK, l'ESS, le NAHD, pour ne citer que ces grands clubs)…