Accusés d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, de violences et vol qualifiés, crimes réprimés par les articles 254, 255, 256, 257, 264 et 353 du code pénal, selon l'arrêt de renvoi de la chambre d'accusation, les dénommés B. Nasser, B. Mohamed et B. Tahar ont été rejugés pour la troisième fois par le même tribunal criminel, autrement composé, en son audience d'avant-hier, samedi, après avoir écopé de 20 ans de réclusion criminelle, et l'acquittement pour B. Tahar, en date du 12 juin 2005 à la suite d'un pourvoi interjeté par les accusés, la cour suprême a cassé et renvoyé, rejugé le 6 décembre 2007, ils avaient bénéficié de l'acquittement, après avoir été reconnus non coupables. La genèse de ce mystérieux drame, qui a eu pour théâtre la localité de Bouguarat, chef-lieu de daïra situé à 25 km de Mostaganem, remonte à la nuit du 2 novembre 2004, aux environs de 23 heures, période du Ramadhan, où une cartomancienne a été odieusement assassinée en son propre domicile, après avoir été ligotée. Les gendarmes ont été informés par son époux, qui, semble-t-il, est arrivé à se libérer après avoir été aussi ligoté par les criminels. C'est sur la base de quelques indices, tels que la chaussure trouvée sur les lieux, de pointure 44, et que le scotche qui servit à bâillonner la défunte était identique à celui trouvé dans la voiture de l'un des accusés, à la suite de l'enquête diligentée, B. Nasser, B. Mohamed et B. Tahar ont été arrêtés. A la barre, les trois accusés réfutent catégoriquement les faits qui leur sont reprochés. Malgré des questions pertinentes et réfléchies du président Chebourou Hadj Mohamed, aucune confusion n'a été relevée dans leurs déclarations. Lors des débats qui se sont déroulés, le président n'a lésiné sur aucun détail pour relancer le tribunal sur l'ensemble des éléments qui caractérisent cette affaire. Au terme de la lecture de l'autopsie, et d'autres pièces figurant dans le dossier, le représentant du ministère public, à l'issue d'une longue intervention, mettant en exergue les faits et éléments contenus dans le dossier, requiert la peine de mort. Le jeune avocat de la défense, Me Belhaïne Larroussi Mirouane, d'emblée, s'est interrogé sur l'absence de toute preuve tangible, ou un quelconque indice révélateur pouvant confondre son client. Peut-on condamner mon client sur la base d'un scotch de même couleur, trouvé dans sa voiture ? Est-il le seul à chausser du 44 ? Cette affaire est floue et ambiguë, dira cet avocat qui sollicite tout simplement l'acquittement. Quant à l'avocat de la défence, tout en plaidant non coupable dira, certes, ce n'est pas facile de juger pareille affaire, mais l'essentiel est d'appliquer la loi dans toute sa rigueur. D'ailleurs, lors du précédent procès, l'époux de la victime est venu à la barre pour déclarer dans ce prétoire, que ces trois accusés n'ont rien à voir avec le meurtre de mon épouse, aucune preuve scientifique dans le dossier, ni témoignage formel, je ne doute pas de la compétence de ce tribunal, où le moindre détail a été passé au crible, par conséquent, je sollicite l'acquittement. Au terme des délibérations, les trois accusés ont été reconnus non coupables, et une fois encore acquittés. Par honnêteté intellectuelle, il est utile de signaler qu'avec Chebourou Hadj Mohamed, magistrat motivé et passionné, toujours curieux, toujours en éveil, toujours attentif aux mutations du droit et Belkratly Belkacem, avocat de renommée, avec une plaidoirie sans bavure, ni superfluités, redoutable contradicteur, le prétoire renoue avec la véritable cour d'assises, où l'application de la loi dans sa lettre et son esprit, et le respect du droit sont de rigueur.