Le tragique accident qui, durant cinq jours, a tenu en haleine la population de la ville de Constantine a été une fois de plus révélateur du manque flagrant de voies de communications. Au moment où il fallait impérativement fermer la circulation sur la route de la corniche, en raison de l'emplacement des engins utilisés par la protection civile c'est toute la ville qui s'est retrouvée pratiquement étranglée. En effet des dizaines de camions de gros tonnage devant prétendre la direction des wilayas côtières comme Annaba, Skikda ou Jijel ont été obligés de rester à l'arrêt durant presque toute la journée. Une situation qui a provoqué de pénibles embouteillages quelques fois sur de longues distances. Jusqu'à Sissaoui pour ceux en provenance des wilayas de l'Est et du sud-est et de même pour ceux qui arrivent d'Alger, Sétif et de toute la région du nord et de l'ouest du pays. Cette catastrophique situation s'est évidemment répercutée sur les habitants de la wilaya qui ont éprouvé les pires difficultés pour rejoindre leur lieu de travail ou tout simplement rentrer chez. Notamment ceux qui résident dans les communes du nord de la wilaya comme Hamma Bouziane, Didouche Mourad et Zighoud Youcef. Sans omettre évidement ceux qui résident dans la région de Sidi Mcid et dans la cité de Bekira. Beaucoup de familles certes conscientes du fait qu'il n'y avait aucun moyen d'éviter cet état de choses, ont cependant exprimé beaucoup d'interrogations qui elles aussi malheureusement n'ont aucune réponse. Il faut savoir en effet que le seul moyen de rejoindre une cité aussi grande que celle de Bekira c'est d'emprunter la route de la corniche. Même en temps normal est en permanence un calvaire pour tous les utilisateurs. En plus de tous les camions auxquels est interdite la fameuse descente de la mort via Boudraa Salah et El-Ménia, une quantité aliénante de bus sont en circulation dans les deux sens. Y compris ceux qui doivent rejoindre la gare routière Est et devant passer par la place du 1er mai devant la gare ferroviaire et ensuite la cauchemardesque avenue de Roumanie. Des lieux où il n'est pas conseillé de s'y aventurer et encore davantage durant ces longues et pénibles journées durant lesquelles il fallait utiliser tous les moyens matériels et humains pour dégager le camion et le cadavre de son chauffeur enclavé dans un profond gouffre au fond du Rhumel. De quoi les autorités locales doivent se sentir concernées et essayer de trouver des solutions adaptées aux ambitions de la wilaya à laquelle on veut redonner son cachet de grand centre de transit, véritable capitale de l'Est. Un objectif de rêve mais qui malheureusement ne peut pas être concrétisé tant que la wilaya n'est pas dotée d'une politique d'investissement à la hauteur de ses besoins. Notamment le secteur des travaux publics qui n'a jamais introduit un quelconque projet de grande envergure mis à part la fameuse auto route Est Ouest qui est certainement satisfaisante mais qui ne libère que partiellement Constantine de son enclavement. Une wilaya qui se retrouve en état d'asphyxie à la première averse ou au moindre accident de la route exige forcément des réflexions beaucoup plus audacieuses.