L'accord qui a permis à Enel de racheter les 25% d'Acciona dans Endesa va apaiser les inquiétudes sur le refinancement à court terme du groupe italien d'électricité mais ne l'exonérera pas de mesures pour réduire sa dette. Ces mesures se concentreront sur la vente de davantage d'actifs et la réduction des dépenses d'investissement, estiment des analystes. Aux termes de cet accord, qui valorise le capital d'Acciona à 11,1 milliards d'euros, Enel reprendra à son compte pour huit milliards d'euros de dette d'Acciona, lequel rachètera les divisions hydro-électrique et éolienne d'Endesa pour trois milliards d'euros. La participation d'Enel dans Endesa montera à 92%. Enel et Acciona avaient racheté ensemble la société en 2007 au terme d'une longue bataille avec l'allemand E.ON. «L'accord offre un répit à court terme à Enel», estime un analyste londonien. «Cela lui donne un accès direct au cash flow d'Endesa et le financement de l'accord semble avoir été fait dans de bonnes conditions, va permettre à Enel de débloquer des fonds pour 2010, ce qui est très important.» Enel, dont la dette s'élevait à 50 milliards d'euros fin 2008, a 14 milliards d'euros de dette à refinancer en 2010. Réduction de financements de prodjets L'administrateur délégué d'Enel, Fulvio Conti, a déclaré que la société, qui doit publier son nouveau projet d'entreprise en mars, pourrait réduire son financement dans des projets moins rentables. «Je ne suis pas sûr qu'il reste à Enel beaucoup de flexibilité en terme de dépenses d'investissement sans que cela ait d'impact sur ses résultats hors exceptionnels», déclare un analyste milanais. Ce dernier estime que l'accord avec Acciona devrait accroître d'environ huit milliards d'euros la dette d'Enel. Une dette d'environ 58 milliards d'euros signifierait un ratio dette-sur-Ebitda d'environ 3,6, étant donné que les résultats hors exceptionnels d'Enel bénéficieraient d'un apport de 14,2 à plus de 16 milliards d'euros du fait de la consolidation d'Endesa. Les inquiétudes concernant une éventuelle augmentation de capital d'Enel ont diminué dans la mesure où le Trésor italien, un actionnaire clé, ne paraît pas à même de souscrire en raison d'une pénurie de fonds. Les inquiétudes sur une baisse du dividende sont en revanche plus pressantes. «Il est vrai qu'(Enel) bénéficie du cash flow d'Endesa mais le bilan paraît déjà tendu et je ne vois pas comment Enel serait en mesure de conserver sa politique de dividende après 2009», a déclaré Katherina Cholewa, analyste chez WestLB. A 08h26 GMT, l'action Enel gagnait 2,88% à 4,3725 euros. A la Bourse de Madrid, Acciona gagnait 2,62% à 86,05 euros et Endesa avançait de 1,40% à 24,55 euros.