Les patrons du groupe énergétique allemand EON et de l'italien Enel ont fait un premier pas l'un vers l'autre, alors que leurs tentatives respectives de racheter l'espagnol Endesa pourraient se retrouver dans l'impasse, rapporte mercredi le Handelsblatt. Le patron du numéro un de l'énergie en Allemagne, Wulf Bernotat, a rencontré pour la première fois le week-end dernier son homologue italien, Fulvio Conti, rapporte le quotidien économique, qui cite des sources financières. Aucun résultat n'est ressorti de cette rencontre, mais les deux parties ont fait part de leur volonté de poursuivre les discussions, croit encore savoir le Handelsblatt. Des porte-parole des deux groupes, contactés par le journal, se sont refusés à tout commentaire. Pour autant, il ne faut pas compter sur une solution rapide, selon le Handelsblatt, qui cite des sources proches d'Enel. Ni Enel, associé au groupe de BTP espagnol Acciona pour mettre la main sur Endesa, ni EON, qui dispose du soutien du troisième actionnaire de l'électricien espagnol, la Caisse d'épargne Caja Madrid, ne semblent prêts à faire des compromis. Mais les discussions pourraient s'orienter vers un démantèlement d'Endesa, selon le journal. Acciona pourrait se contenter des énergies renouvelables, tandis qu'EON et Enel devraient se battre pour les activités d'Endesa en Espagne, estime le quotidien. Cette prise de contact intervient alors que les efforts déployés par EON et Enel pour mettre la main sur Endesa risquent d'être voués à l'échec. Cela fait plus d'un an qu'EON convoite Endesa, sur lequel il a lancé une offre d'achat, qu'il a encore relevé cette semaine à 42,3 milliards d'euros. Mais les chances d'EON semblent faibles, alors qu'il est sous la menace d'une surenchère des deux premiers actionnaires d'Endesa, Acciona et Enel, qui peuvent contrôler à eux deux 46% du capital, et qui ont promis de lancer une OPA à un prix supérieur. Ils ne pourront toutefois le faire qu'après 6 mois à compter de la fin de l'OPA d'EON, qui expire le 3 avril. Sans compter les menaces de recours en justice brandies des deux côtés, qui viennent encore compliquer l'affaire. Selon des sources proches d'Enel citées par le Handelsblatt, ce dernier examine la possibilité de porter plainte contre l'accord EON-Caja Madrid.