Le Japon a subi, en janvier, un déficit commercial record de 952,58 milliards de yens (7,9 milliards d'euros) en raison d'un plongeon, sans précédent, des exportations (-45,7% sun un an) sur fond de crise économique mondiale a annoncé, mercredi, le ministère des Finances. Il s'agit du plus important déficit commercial jamais enregistré au Japon, dépassant le précédent record de 824,8 milliards inscrit en janvier 1980. Les économistes s'attendaient toutefois, en moyenne, à un déficit encore plus élevé, de l'ordre de de 1 150,2 milliards de yens, selon un sondage réalisé par le quotidien Nikkei auprès de 24 d'entre eux. La balance commerciale nippone tombe, ainsi, dans le rouge pour le quatrième mois d'affilée, confirmant la gravité de la récession qui frappe la deuxième économie mondiale, lourdement dépendante de ses exportations. En janvier 2007, le Japon avait subi un léger déficit commercial de 89,7 milliards de yens. En janvier dernier, les exportations ont chuté de 45,7%, sur un an, à 3 482,58 milliards, la plus forte dégringolade jamais enregistrée, tandis que les importations ont dévissé de 31,7%, à 4 435,16 milliards, a précisé le ministère. Les exportations japonaises ont, notamment, plongé de 46,7% vers la Chine, de 52,9% vers les Etats-Unis, de 47,4% vers l'Union européenne et de 65,5% vers la Russie, fortement plombées par l'automobile et l'électronique. Les exportations totales de véhicules ont, ainsi, subi une chute de 66,1% (dont -80,7% vers les Etats-Unis, -69,7% vers l'UE et -69,4% vers la Chine). Les exportations de machinerie électrique ont, quant à elles, reculé de 47,2%. Quant à la chute des importations, elle s'explique, essentiellement, par le recul des achats de pétrole, de 64,2% en valeur et de 8,0% en volume, en raison de la baisse des cours, constatée ces derniers mois, et du ralentissement de la consommation au Japon du fait de la crise. Les importations de minerai de fer ont, pour leur part, diminué de 7,6%, et celles d'aliments de 12,7%. Minée par cette érosion, sans précédent, des exportations, ainsi que par la diminution des investissements qui en résulte, l'économie japonaise est entrée en récession au troisième trimestre 2008. Au quatrième trimestre, elle a connu sa pire contraction depuis le choc pétrolier de 1974.