Il a indiqué, sans donner de détails, aux différents organes de la presse nationale, qu'une «autorité racine» procédera à partir de l'année 2011 à l'octroi des premières autorisations d'activité aux prestataires des services de la certification électronique. Ces déclarations sont jugées par les observateurs comme étant très encourageantes et bénéfiques au projet de l'identité électronique nationale. Cependant, M. Berbar n'a révélé aucune information ni sur le schéma d'accréditation de la certification électronique ni sur les instances juridiques qui vont intervenir dans le processus de certification. Mis à part l'ARPT qui octroie l'autorisation au prestataire des services de certification, les profils et les identités de l'organisme gouvernemental qui accrédite la structure de «l'autorité racine», de l'opérateur de certificats qui les fabrique et de l'instance d'enregistrement qui contrôle les dossiers et les identités des demandeurs demeurent inconnues. Certes, l'intégralité des rôles qui peuvent être attribués à ces trois entités peut être structurée dans une entité globale mais les tâches doivent être indépendantes surtout celles des autorité de certification et d'enregistrement. Il faut savoir qu'en France, on retrouve une douzaine d'organismes délivrant des certificats électroniques, contre un seul aux Etats-Unis, à savoir VeriSign. C'est pourquoi la date butoir annoncée par l'ARPT semble être très juste si le modèle français est préféré à celui des USA. En effet, la sélection des différentes candidatures à la prestation des signatures électroniques passe obligatoirement par un audit profond de la totalité des processus et des écrits menant à la certification. Cela signifie que la procédure passe par un questionnaire de plus d'une centaine de questions. Ces dernières décrivent avec précision les tâches effectuées. Il faut alors 4 à 6 mois pour analyser et valider un dossier de candidature. A une échelle plus pédagogique, ce séminaire qui s'avère être une véritable coquille vide, n'a pas abordé le chapitre de la formation et de l'encadrement des citoyens internautes. Pour les personnes déjà initiées à l'Internet et aux services en ligne, la migration sur Internet des services de l'administration publique comme par exemple s'identifier sur la Toile auprès des services de l'administration (e-gouvernement) ou auprès de services en ligne (e-commerce, banques en ligne, etc.), représente une vraie valeur ajoutée en leur facilitant les démarches souvent longues et fastidieuses. En revanche, les citoyens non internautes devraient obligatoirement bénéficier des séances de formation afin d'avoir la possibilité d'utiliser leurs cartes d'identité électroniques pour gérer leur démarches administratives directement sur la Toile. Les idées pour rendre électronique les services publics ne manquent pas, mais il existe encore quelques freins à leur mise en oeuvre. Il est donc essentiel d'instaurer «une interface multidimensionnelle» entre l'ARPT et les citoyens afin de faciliter l'utilisation des services en accompagnant les usagers dans leurs démarches électroniques et en leur offrant des garanties solides en matière de protection des données. Ce qui implique logiquement la collaboration de l'ensemble des acteurs des services administratifs à la fois pour la distribution et l'exploitation de l'information, ainsi qu'une forte sécurisation du flux des données. n