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Les éleveurs rompent le silence
Agriculture
Publié dans La Nouvelle République le 20 - 12 - 2009

Certes, il y a ceux qui savent saisir les nuances et ceux qui se perdent dans les dédales du verbiage des nomades. C'est un jeudi qui restera dans les mémoires des éleveurs. La salle de conférences n'aurait pas suffi si tous les présidents d'associations des éleveurs d'Algérie avaient été présents et que la date aurait été autre que l'actuelle qui coïncide avec celle de la transhumance. Le ministre de l'Agriculture, le Dr Rachid Benaïssa a lancé avant toute formule de bienvenue : «Aujourd'hui, on se sent vraiment au ministère de l'Agriculture au vu des kachabias et des turbans». Il évoquera le contexte dans lequel se déroule leur rencontre en précisant que c'est El Hadj Badis de Djelfa qui lui avait suggéré de rencontrer les éleveurs qui ont voulu lui rendre visite. Et d'ajouter : «Je suis très heureux d'avoir accepté ; je suis même comblé. Notre rencontre d'aujourd'hui se tient dans une conjoncture assez particulière: M. le président de la République est à Copenhague pour défendre la position de l'Afrique et celle de l'Algérie. Ici nous nous faisons le devoir d'étudier ensemble et de trouver des solutions pour une lutte contre la désertification tout en la liant à nos besoins en alimentation pour nous et pour notre cheptel. Il s'agit plus que jamais de saisir cette occasion pour asseoir un programme d'une manière définitive et pérenne». «Chacun d'entre nous doit dire d'une manière honnête ce qu'il pense et ce qui est nécessaire pour le développement harmonieux de notre pays». «Le monde de l'élevage est complexe, dira-t-il et les éleveurs sont des hommes de parole».
«Quand ils ont des problèmes, ils les vivent seuls et quand ils accèdent au faste, on le leur reproche et on leur fait porter des responsabilités qui ne sont pas les leurs» dira le premier intervenant qui ajoutera : «On n'a jamais augmenté les prix de la viande, ce sont les affairistes qui sont la cause des maux des Algériens et de l'Algérie». Il s'arrête un petit moment pour reprendre son réquisitoire : «C'est qu'un jour, un des principaux responsables de l'Algérie avait récemment accusé les éleveurs d'une wilaya du centre de profiter de la situation de privilège et d'imposer le mouton à trente mille dinars, la manière avec laquelle il avait présenté le problème était accusatrice. Nous lui dirons qu'il ne maîtrise pas la situation ou, dans le meilleur des cas, il est mal conseillé. A Djelfa, le mouton n'a jamais atteint le prix annoncé, ce sont les véreux d'Alger et des autres grandes villes qui profitent sur le dos de tout le monde et ils sont trop bien introduits dans les cercles de décision pour qu'ils ne soient jamais indexés ni inquiétés», s'insurge-t-il. Cet éleveur nous révélera qu'au moment où les éleveurs avaient vécu la grande catastrophe en perdant plus de 40 % de leur cheptel, ces mêmes responsables avaient encouragé les importateurs de viande congelée. Il exposera une autre problématique, celle des mises en défend. Il dira à ce sujet que la méthode d'exploitation est obsolète : «Il faudrait, s'adresse-t-il au ministre, revoir le nombre d'années de mise en défend, au lieu de trois ans, il serait judicieux de ramener ce délai à une année». Autrement dit, il ne faut plus laisser les communes mettre en défend la totalité des surfaces et opter pour une modération au 50/50%. Ainsi, les éleveurs auront des parcours libres, la liberté étant le fondement de leur nature. Le vieillissement des plants des mises en défens et des plantations les rendent inefficaces. Pour certains, ils stérilisent même la terre ce qui risque de causer une désertification certaine. Abondant dans le même sens, il posera le problème des parcours de pâturage : les éleveurs demandent à ce qu'ils soient libérés et que des djoubs (ndlr : réservoirs de captages des eaux pluviales enterrés dans les lits d'oued), des forages et des mares soient réalisés afin d'éviter les longs déplacements et la constitution d'auréoles autour des forages actuels. Au nom de tous les éleveurs, il soulèvera un des problèmes les plus épineux qu'est la distribution des aliments de bétail (orge) et dira qu'un seul point de vente central par wilaya pénalise les éleveurs les plus éloignés en soulignant que les wilayas concernées par l'élevage sont vastes. Etayant ses propos, il dira qu' il arrive qu'entre un stationnement d'élevage et le centre de la CCLS ou l'OAIC, la distance peut atteindre 400 km. Ainsi donc, le quintal d'orge reviendra à plus de 2 000 dinars au lieu de 1 550 dinars. Pour remédier à cette situation, il proposera que des points de vente soient ouverts dans les grandes daïras de chaque wilaya steppique. En outre, il évoquera un autre problème l'eau et son acheminement. A ce sujet, il informera l'assistance que les éleveurs sont en train d'acheter de l'eau à 200 DA le fût de 200 litres, tout en demandant l'assistance de l'Etat pour qu'il accorde des avantages et du soutien pour l'acquisition de matériel roulant. D'autre éleveurs ont avancé des propositions, entre autres, rechange des unités fourragères, sauvegarde génétique des races et réalisation de bergeries de stationnement d'urgence en cas de catastrophe naturelle (froid rigoureux ou neige persistante).
Dans ce sillage deux interventions ont retenu l'attention de tous les présents; La première est celle du Dr Amrani Brahim d'Aïn Beïda qui a suggéré le développement des nouvelles familles d'herbes qui existent actuellement en Algérie et qu'il s'agit de planter en intensif, ce qui permettra à la brebis de bien se porter, d'être immunisée contre certaines maladies, de produire plus de lait grâce à cet aliment bénéfique pour la santé et la bonne évolution de l'agneau, en sus des économies que peut engranger l'éleveur. Par ailleurs, pour la spécialisation des éleveurs pour la préservation des races nobles dont seule l'Algérie est dépositaire, il attirera l'attention sur le fait que la faucheuse d'herbes et de fourrages de la Sonacome est obsolète et inappropriée. Quant à l'intervention de M. Mekahlia, elle a développé la démarche à suivre dans le domaine de l'intensification de la production fourragère et de la labellisation des viandes ovines d'Algérie. En outre, il dénoncera la contrebande transfrontalière qui touche actuellement même les céréales. Ce point fut soulevé par d'autres éleveurs de la région ouest du pays qui exposèrent un problème bureaucratique dans le domaine des douanes qui n'assurent pas de permanences ; ce qui fait que les éleveurs transhumants ou en voyage sont contraints de passer la nuit en attente avec les bêtes dans des situations d'inconfort.
Après avoir écouté l'ensemble des intervenants, le ministre a donné ordre au directeur général de la CCLS de prendre les mesures et toutes les dispositions pour l'ouverture et la mise en service des points de stockage locaux ou d'appoint et d'étudier l'installation et l'ouverture de nouveaux points de vente dans les daïras concernées par l'élevage. Surtout pour les wilayas steppiques et d'agnelage. Aussi, a-t-il demandé au directeur de la Caisse de la mutualité rurale d'étudier une nouvelle formule d'assurance qui la liera aux autres polices d'assurances, sans que celle-ci ne soit obligatoire. C'est le premier pas de la mutuelle rurale. En s'adressant au directeur général des forêts, il dira : «Je vous charge de ce patrimoine. C'est à votre institution de le protéger. C'est à votre institution de le défendre. C'est à votre institution de le gérer. La location doit être annuelle et la mise en défens aussi. Il faut créer des unités de service pastorales, et ce, le plus tôt possible et elles ne doivent pas être figées. Elles doivent tenir compte des spécificités régionales, ce qui leur assurera la pérennité. Dans l'avenir, les mises en défens doivent être décidées par les conservateurs des forêts.» Ce sont des décisions fondamentales pour la nouvelle économie agricole et le renouveau rural. Concernant les trois complexes d'abattage et de conservation des viandes rouges et blanches, le ministre réitérera que c'est à Bougtob, à Djelfa et à Mila qu'ils seront bientôt installés.


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