, C'est aujourd'hui que débutent les travaux de la Conférence ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dans la capitale angolaise, Luanda. Cette conférence ministérielle reconduira sans grande surprise l'actuel plafond de production (24,84 mbj) et elle devrait «être brève» souligne certains observateurs. Tous les indicateurs plaident pour un maintien de l'actuel plafond de production, alors que cette éventualité fait déjà l'objet d'un consensus parmi les pays membres, qui ont tous exprimé leur satisfaction de voir le baril évoluer autour de 75 dollars depuis des mois. A ce propos, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait affirmé récemment qu'il n'y aura pas «d'ici 2012, d'augmentation de la production de pétrole par les pays de l'Opep». «Une augmentation des quotas aurait pour effet d'accroître le déséquilibre qui caractérise le marché pétrolier», a-t-il estimé. Le président de l'Opep, l'Angolais José Botelho de Vasconcelos, a confirmé pour sa part que la réunion de Luanda maintiendra les quotas (de production) inchangés. «Nous maintiendrons les décisions que nous avons prises par le passé sur les quotas de production et nous laisserons les objectifs inchangés», a-t-il précisé. «Si les prix se stabilisent entre 75 et 80 dollars, il est fort probable que la situation reste comme elle est», a encore souligné le président en exercice de l'Opep, qui produit 40 % de la production mondiale. Avant la rencontre de Luanda, l'Opep a légèrement révisé à la hausse sa prévision de demande mondiale de brut en 2010, qui devrait progresser de 1% après deux années de baisse liées à la crise économique. «Les stocks baissent, le prix (du pétrole) est parfait, tout le monde, investisseurs, consommateurs, producteurs, est content», a affirmé récemment le ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Nouaïmi. «Il n'y a aucune raison qui puisse inciter (les ministres des pays de l'Opep) à vouloir changer le niveau de production. Les prix sont dans une zone de confort, la réunion devrait être très brève», résume Bhushan Bahree, analyste au Cambridge Energy Research Associates (Cera). En fait, tous les analystes de marché convergent vers un statu quo au niveau de la production de l'Opep, fixée depuis le 1er janvier 2009 à 24,84 millions de barils par jour (mbj), sur le sillage de la Conférence d'Oran qui avait décidé une réduction de production de 2,2 mbj. Les prix du brut oscillent actuellement entre 70 et 75 dollars avec des seuils allant jusqu'à 77 dollars/baril, une fourchette de prix qui, malgré le niveau escompté de l'Opep de 80 dollars/baril, satisfait pour le moment les pays membres ainsi que les marchés. Dans son rapport mensuel de décembre, l'Opep prévoit, une nette amélioration de la demande mondiale de brut en 2010, avec une progression de 0,8 million de barils par jour (mbj) à 85,1 mbj, soit une hausse de 1%. L'Opep avait prévu également dans son précédent rapport publié en novembre, une hausse limitée à 0,9% en 2010, mais a, par contre, confirmé sa prévision d'une chute de 1,6% de la demande mondiale de brut en 2009 à 84,3 mbj. Tous les indicateurs plaident ainsi pour un maintien de l'actuel plafond de production de l'Opep à Luanda, d'autant que la demande dans les pays de l'OCDE reculera encore de près de 0,3% en 2010 après une chute record de 3,9% en 2009. Même si les clignotants sont au vert sur le front de la reprise de la croissance économique mondiale pour 2010, l'Opep reste prudente et veut participer, à sa manière, à la consolidation de cette embellie en confortant la stabilité du marché pétrolier.