La conférence ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), à laquelle prendra part M.Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, qui s'ouvre aujourd'hui à Luanda (Angola), devrait maintenir ses niveaux de production (24,84 mbj), suivant un «consensus» établi entre ses ministres, selon une déclaration faite hier par son secrétaire général Abdallah el Badri. Nombre d'indicateurs plaident en faveur du maintien de l'actuel plafond de production, fixée depuis le 1er janvier 2009 à 24,84 millions de barils par jour (mbj), sur le sillage de la conférence d'Oran qui avait décidé une réduction de production de 2,2 mbj. Selon lui, il y a, d'un côté, l'offre et la demande et, surtout, le niveau des stocks, qui sont «un peu élevés», que l'OPEP devait «ramener à des niveaux raisonnables». Ainsi, la question du respect des quotas de production pourrait être abordée lors de cette brève réunion en vue de trouver une solution au dépassement des quotas de production alloués à chaque pays. Les 11 membres soumis à des quotas de production, excluant l'Irak, ont pompé 26,8 mbj en décembre, selon l'Agence internationale de l'Energie. L'excédent de production se chiffre ainsi à 1,8 mbj, soit l'équivalent de la production entière de la Libye, un pays de taille moyenne au sein du groupe. La production totale de l'OPEP (Irak inclus) atteint 29,1 mbj, le chiffre le plus élevé de l'année et elle est «supérieure de 1 mbj à son niveau de février», précise l'agence. Le secrétaire général de l'organisation, qui produit à hauteur de 40% de pétrole mondial, a plaidé pour un «meilleur respect des quotas de production», et une «meilleure discipline» de la part de ses membres. Tous les analystes de marché convergent vers un statuquo. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, avait affirmé jeudi dernier qu'il n'y aura pas «d'ici 2012, d'augmentation de la production de pétrole par les pays de l'OPEP». «Une augmentation des quotas aurait pour effet d'accroître le déséquilibre qui caractérise le marché pétrolier», a-t-il estimé. De son côté, le président de l'OPEP, l'Angolais José Botelho de Vasconcelos, a confirmé vendredi dernier que la réunion de Luanda maintiendra les quotas (de production) inchangés. «Nous maintiendrons les décisions que nous avons prises par le passé sur les quotas de production et nous laisserons les objectifs inchangés», a-t-il précisé. «Si d'ici là [la conférence de Luanda], les prix se stabilisent entre 75 et 80 dollars, il est fort probable que la situation reste comme elle est», a encore souligné le président en exercice de l'OPEP. Pour sa part, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al Nouaïmi, en route pour l'Angola, a récemment fait savoir que «tout le monde était satisfait» avec un baril à 75 dollars. A souligner que l'OPEP a, peu avant la rencontre de Luanda, légèrement révisé à la hausse sa prévision de demande mondiale de brut en 2010, qui devrait progresser de 1% après deux années de baisse liées à la crise économique mondiale. A. R.