Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale, le docteur Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural est revenu sur le bilan de l'année 2009 qui a été, dit-il, «l'année du recentrage» en citant : la Conférence nationale sur l'agriculture, à Biskra, à partir de laquelle toute la politique du renouveau rural a été tracée pour les cinq années à venir ; l'année où un tabou est tombé avec une excellente production dans la filière de la céréaliculture, 6,1 millions de tonnes, «un chiffre atteint grâce à une pluviométrie bonne mais aussi grâce à une série d'actions qui avaient été menées par les agriculteurs sur le terrain et au niveau des coopératives des céréales et des légumes secs», a tenu à préciser le ministre. En matière institutionnelle, il ya eu en 2009 la création de l'Office interprofessionnel des légumes et des viandes et l'office des terres agricoles est en train de finaliser l'inventaire de toutes les exploitations agricoles relevant du domaine privé de l'Etat «en prévision d'une action en profondeur pour les prochains mois, une fois la loi sur la réorganisation des exploitations agricoles adoptée», a an noncé le Dr Benaïssa. C'est l'année où les contrats de performance ont été signés avec l'ensemble des wilayas, a-t-il ajouté. La profession se prend en charge avec sérénité, constate le ministre. C'est une dynamique qui est lancée, elle va se renforcer, assure-t-il. Un des objectifs visés par les actions de recentrage était de «donner confiance aux agriculteurs, aux éleveurs et aussi aux investisseurs dans l'agroalimentaire en général et dans l'agroindustrie», précise le Dr Benaïssa qui pense qu' «avec cette dynamique-là et une bonne pluviométrie, la productivité s'améliorera pour beaucoup de produits». Le ministre souligne qu'il n'y a pas de miracle, «seul le travail compte». Il espère que cette dynamique se poursuivra et qu'en mettant tout ces éléments en synergie, petit-à-petit, les conditions nécessaires pour un développement durable seront mises en place. «Nous avons créé un comité de coordination de l'ensemble des actions de recherches et d'assistance technique. Une série d'actions sont en train d'être menées au niveau des différents laboratoires. Nous essayons de rapprocher la technique des agriculteurs», a annoncé le ministre. «Nous avons réhabilité toute la démarche filière», rappelle le DrBenaïssa : la filière céréale qui commence à se consolider ; la filière lait, pomme de terre, la filière datte, la filière viande rouge qui se met en place, la filière aviculture également. «Toute une série de mesures ont été prises en faveur des fermes-pilotes pour mettre une base à la production des semences et plants», ajoute-t-il. «En 2010, on disposera de 210 à 220 milliards de dinars pour le renouveau rural, pour le renouveau agricole et également pour soutenir les activités en terme de recherche et d'assistance technique», a fait savoir le ministre. Les ressources en eau et en sols étant limitées, il faut tout d'abord protéger et bien utiliser ce qu'on a d'une manière rationnelle, estime le ministre, à travers l'opération de la résorption de la jachère (qui commencera dès cette année), le respect des différentes techniques qu'on utilise, la mise en valeur, la lutte contre la désertification, la protection des bassins versants, la protection du patrimoine forestier… «C'est un grand défi de protéger ce qu'on a, améliorer les conditions, mettre en place les techniques pour l'utilisation rationnelle de l'eau», fait remarquer le ministre. «Au 31 décembre 2009, les céréaliculteurs avaient déjà emblavé près de 2,8 millions d'hectares. C'est-à-dire qu'on est très proches des 3 millions d'hectares habituels», souligne le Dr Benaïssa. «Pour la pomme de terre, en termes de production, nous terminons l'année 2009 avec 2,6 millions de tonnes. C'est une amélioration par rapport à l'année dernière et n'oubliez pas que nous avons fixé pour les 3 ou 4 années à venir une production de 4 millions de tonnes. Nous agissons d'un côté sur la productivité et de l'autre sur le renforcement de la logistique de stockage, dans plusieurs wilayas, Aïn Defla, Bouira, Chlef, Aïn M'lila», fait savoir le ministre. «La hausse de la production en céréaliculture a permis de réduire la facture de l'importation de 2 milliards de dollars», a-t-il confirmé. Lakhdar A. Lire sur Internet