C'est ce qu'a déclaré Abdelkader Taleb Omar, Premier ministre sahraoui, à l'occasion de la visite officielle de Abdelaziz Ziari, président de l'Assemblée populaire nationale, aux camps des réfugiés sahraouis, hier. Cela s'est passé dans la wilaya d'El-Ayoun dans le cadre du renouvellement du protocole de coopération, signé le 28 avril 2004, entre l'APN et le Parlement national sahraoui (PNS) représenté par son président Mahfoudh Ali Bayba . M. Ziari, auparavant accueilli chaleureusement par la population sahraouie vivant à 12 km de Tindouf, s'est exprimé par la suite devant cette population pleine d'espoir de pouvoir décider un jour de son devenir : «Cette visite entre dans le cadre du soutien de l'Algérie au peuple sahraoui dans son combat de 35 ans, pour son autodétermination. Avec cette toute première visite, je réitère l'importance qu'accorde l'Algérie à votre cause sacrée en soutenant toutes les institutions élues de la RASD dans l'instauration d'un Etat sahraoui solide.» Il est important de rappeler que le conflit du Sahara Occidental demeure l'un des derniers en Afrique. Cela étant dit, le président de l'APN avait salué tous les efforts diplomatiques qui ont abouti au renouvellement par le conseil de sécurité de la résolution n°1871 de 2009 dans laquelle cette institution internationale appelle à la poursuite des pourparlers entre le Maroc et le front Polisario, représentant officiel et légitime du peuple sahraoui, afin de trouver une solution politique définitive sur la base de l'organisation d'un référendum d'autodétermination. Ziari avait aussi tenu à parler de l'appel des ministres maghrébins des Affaires étrangères, réunis la semaine dernière à Tripoli, en Libye, à renforcer les efforts afin de permettre au peuple sahraoui de s'autodéterminer, avant de durcir quelque peu le ton en affirmant que l'Union du Maghreb arabe ne peut se faire au détriment des Sahraouis. Pour revenir au protocole de coopération, les relation bilatérales entre l'APN et l'ANS seront, grâce au renouvellement de cette convention, soutenues par le dialogue dans le but d'échanger les connaissances, les expériences et les points de vue sur les «affaires touchant la région du Maghreb, le monde arabe ou le continent africain qui est confronté aujourd'hui à de grands défis», a affirmé le président de l'APN. Par la même occasion, le Premier ministre sahraoui a lancé un appel à l'Union européenne et à l'Espagne, en particulier, pour amener Rabat à se soumettre aux résolutions onusiennes, et à Ban-Ki-moon pour mettre un terme à la politique marocaine de répression dans les territoires occupés caractérisée par les arrestations, enlèvements, emprisonnements, tortures, disparitions et maisons dévastées. Dans ce sillage, il a affirmé que le retour de Aminatou Haidar chez elle est une victoire politique et des droits de l'Homme contre la répression marocaine. «Même si Aminatou Haidar est physiquement faible, sa volonté de fer a su mettre en échec l'acharnement du Maroc contre tout ce qui représente la voix sahraouie», a-t-il dit en substance. De notre envoyée spéciale