? Les cadres algériens, tous secteurs confondus, sont mal payés et ne bénéficient pas de formations adéquates pour mener à bien la tâche qu'on leur a attribuée. «Il est urgent de mettre de l'ordre dans le système national de formation mais aussi de rémunération», se sont accordé à dire les experts et spécialistes invités hier au tour d'une table ronde au forum hebdomadaire d'El Moudjahid. Le directeur général de l'Institut national de la productivité et du développement industriel (INPED), Abderrahmane Moufek, a tiré la sonnette d'alarme sur le nombre important de cadres qui ont fui et réussi à s'imposer à l'étranger. Qualifiant cette situation de «gaspillage des compétences», M. Moufek a cependant relevé qu'il y a actuellement un recentrage du développement de la part du gouvernement. L'orateur a cité l'exemple de l'INPED qui a perdu beaucoup de ses cadres qui sont mal rémunérés. Pour arrêter cette hémorragie, M. Moufek a recommandé plus d'excellence dans la formation et la gestion des entreprises industrielles en valorisant les compétences nationales. D'ailleurs, l'institut qu'il préside en collaboration avec le ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement se dirige pour devenir une grande école de management qui s'alignera sur les standards internationaux. «L'INPED, qui dispose de 42 ans d'expérience, prône l'intelligence économique pour accompagner les entreprises industrielles dans le cadre de la stratégie nationale de développement arrêtée par les pouvoirs publics en Algérie», a ajouté M. Moufek. Il a plaidé pour un système de rémunération à même de retenir et motiver les compétences algériennes, donnant l'exemple d'ingénieurs qui perçoivent le même salaire, peut-être moins, qu'un agent de sécurité. De son côté, M. Amrani, consultant international, a déploré la situation de nos cadres et ingénieurs. «On a fait une dévaluation sauvage», s'est-t-il insurgé avant de dire qu'un ingénieur perçoit un salaire équivalant à 200 dollars et ce, dans son propre pays.