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Des paramètres culturels linguistiques interdépendants inhérents à l'Algérianité mosaicale-plurielle (II)
Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 19 - 01 - 2010

Cette extraordinaire variété des faits et manifestations socio–anthropologiques découlant des différentes strates culturelles qui se sont accumulées, tout au long de l'évolution historique, sur le sol algérien, s'était finalement fondue dans la langue et la culture pluraliste de la civilisation autochtone primordiale élargie de l'Algérie antique, qui s'en est trouvée, de la sorte, indéniablement renforcée et revitalisée par ces multiples apports extérieurs constituant, peu à peu, une mosaïque d'expressions, de comportements et de modèles diversifiés, tout aussi riches les uns que les autres. Car, paradoxalement, ce sont ces mêmes apports résultant des agressions et invasions externes, avec tout ce qu'elles contiennent comme influences diverses, qui vont, au contact de la culture autochtone dans laquelle ils se fondent, contribuer à parfaire l'unité complexe des Algériens, en renforçant, ainsi, les spécificités de leur ensemble communautaire géographique, pluriculturel, et multilingue, d'alors, si caractéristique de l'Algérianité multimillénaire évolutive .
Cinq mille ans avant les pyramides !
De par sa position géostratégique au centre du Maghreb, et au carrefour de puissantes et diverses civilisations, aux portes de l'Europe, du bassin méditerranéen et de l'Afrique, l'Algérie a été, de tous temps, l'objet de convoitises extérieures, depuis des millénaires. La présence humaine y remonterait, selon les vestiges impressionnants des gravures rupestres du Tassili N'ajjers et du Tassili Hoggar, à quelques 400 000 ans ! Dès la fin de l'ère préhistorique saharo-africaine matricielle, et en se référant aux travaux d'éminents anthropologues basés, notamment, sur les «reliques» précieuses de l'art pariétal des fresques du Tassili, entre autres (tels que ceux, méritoires, de Marie-Claude Chamla, O.Dutour, Malika Hachid, Slimane Hachi, Dr Ben Ali, entre autres), il apparaît que la population saharienne se répartissait de la manière suivante ; un type négroide fin, ou robuste, un type non- négroide robuste, et un troisième aux traits mixtes, d'aspect également fin ou robuste. Le premier type correspondrait à la population initiale du Sahara Central dès la fin du Pléistocène supérieur (dont des restes ont été trouvés à Amekni, Meniet, Tamanghasset (Ahaggar), Tin Hanakaten (Tassili), d'où émergera une brillante civilisation dite des «Têtes Rondes» (ainsi désignée par les défricheurs de cet art en raison de la représentation arrondie de la tête des personnages, aux traits de la face généralement non figurés), civilisation paléo- africaine primordiale, qui sera à l'origine des héros civilisateurs du Maghreb, et ce cinq mille ans avant les pyramides !
L'Algérie est, en fait, un des principaux berceaux de l'humanité, comme le souligne Jean Guillain, professeur au Collège de France, dans sa préface du remarquable ouvrage de l'éminente chercheuse Ginette Aumassip («L'Algérie des premiers Hommes», éditions Maison des Sciences de l'Homme, Paris 2001), observant, notamment, «L'Algérie occupe, dans le panorama de la préhistoire mondiale, une place de premier plan. Le nombre, la qualité de ses gisements, du plus ancien paléolithique jusqu'à la protohistoire, lui confèrent une position d'exception. Par la diversité de son espace géographique, elle est impliquée dans la plupart des grands problèmes qui concernent l'humanité ancienne : émergence d'industries archaïques sur galets, extension d'Homo Erectus puis d'Homo Sapiens, rôle du continent africain dans le processus d'accès à l'économie productrice, longue durée et richesse d'un art rupestre multiforme, interaction entre les cultures de tradition orale et les premières civilisations historiques», (ce qui nous renvoie à cet autre volet du patrimoine culturel ancestral du terroir, le Tassili N'Ajjer, car nous ne pouvons absolument pas passer sous silence cette autre forme de discours émotionnel , témoin de l'art idéographique, mode de pensée ou expression «littéraire», suivant la manière des temps anciens, ou formes traditionnelles de communication artistique et spirituelle de l'art pariétal préhistorique et protohistorique, usant de l' «écriture» idéographique et pictographique des parois rocheuses antiques de l'immense plateau du Tassili des Ajjer). Il est généralement admis qu'une certaine expression artistico-émotionnelle et « idéographique, pré- littéraire » afro - algérienne, des lointaines origines préhistoriques préludant à l'Ifriqiya Numido-berbère et mauresque sémitique (du terme Homo Maurétanicus aux vestiges antiques trouvés dans l'Algérie profonde) et, en partie, consignée par écrit, fut essentiellement de manifestation pictographique ou orale. Cependant, d'un point de vue anthropoculturel, la signifiance graphique pariétale, ou l'éloquence orale, auraient tenu lieu de fonction littéraire-artistique communicationnelle primordiale dans l'antique Maghreb central, qui a vu se succéder sur son sol de multiples invasions aux influences et interférences culturelles et littéraires évidentes, dans ses divers dialectes autochtones. Cette «écriture pictographique» antique reflétait ainsi, à sa façon, selon son mode d'expression spécifique recourant au signe iconographique, pictographique ou idéographique, divers aspects du vécu de nos ancêtres, que des recherches suivies permettront, un jour, peut être, d'en dévoiler l'extraordinaire richesse enfouie en ce vaste patrimoine culturel et artistique préhistorique, notamment le symbolisme ayant trait au totémisme qui y prévalait, comme le laissent suggérer nombre de figures pariétales. Ce qui permettra, également, de mieux identifier les peuplades et tribus autochtones, ou les premiers ancêtres d'aspect négroïde selon les anthropologues et chercheurs qui, dans leurs recherches méritoires, évoquent ces héros civilisateurs du Maghreb issus d'une brillante civilisation négro-africaine au Sahara, cinq mille ans avant les pyramides !
Dans sa célèbre thèse «Nations nègres et culture» Cheikh Anta Diop, montrant l'origine nègre de l'Egypte ancienne, en abordant l'Antériorité des civilisations nègres, écrit à ce propos ; «les résultats des fouilles archéologiques, particulièrement celles du Dr Leakey en Afrique orientale, permettent de reculer presque chaque semestre dans la nuit des temps les premières ébauches de l'humanité. Cependant, on continue à admettre que l'homo sapiens apparut il y a environ quatre mille ans, au paléolithique supérieur. Cette première humanité, celle qui appartient aux couches inférieures de l'Aurignacien, se rattacherait morphologiquement au type noir de l'humanité actuelle (…).On est amené à reconnaître, en toute objectivité, que le premier homo sapiens était un «négroide», et que les autres races, le blanc et le jaune, apparurent plus tard, à la suite de différenciations dont les causes physiques échappent encore à la science (…).Tout indique qu'à l'origine , à la préhistoire, au paléolithique supérieur, les nègres furent prédominants. Ils le sont restés aux temps historiques, pendant des millénaires, sur le plan de la civilisation, de la suprématie technique et militaire.» (cf. ouvrage «Nations, nègres et culture», de Cheikh Anta Diop). E.F.Gautier mentionne, pour sa part, «Si vieille que soit l'Egypte historique, elle n'a pas été éternelle. Avant de s'épanouir, il a fallu qu'elle naisse. On entrevoit, confusément, que l'humanité préhistorique , éparse à la surface du Sahara quaternaire, a été refoulée par son dessèchement ; c'est elle qui s'est concentrée sur les bords du Nil .Les gravures de l'oued Djerat, et celles des palettes votives égyptiennes, représentent assurément le même type d'homme. Mais quel est celui des deux qui peut être considéré comme le prototype, le Touareg ou l'Egyptien ? Il est permis de croire que ce fut le Touareg ; c'est-à-dire l'ancêtre, plus ou moins négroide, du Touareg». Même la parenté entre, vraisemblablement, les cultes ancestraux du bélier coiffé du disque solaire ( culte de Baal), ou du «dieu taureau», est illustrée par divers vestiges rupestres, et cet «apparentement entre les gravures rupestres et l'Egypte remonte à la préhistoire, à une époque où ce que nous appelons l'Egypte n'existait pas encore. On conçoit très bien qu'Hathor ait pour ancêtre le dieu taureau Maugrebin , et Ammon Ra le dieu Bélier. En tous cas, ce sont de très vieux dieux. Ils ont été adorés pendant un nombre de millénaires dont nous ne savons pas le compte exact : sept, huit, dix millénaires, peut- être.(…).
L'île du Maghreb est le coin le plus conservateur du monde méditerranéen. Ses religions chevauchent sur la préhistoire la plus reculée et l'histoire parfaitement attestée,voire l'actualité». (cf. in «Le passé de l'Afrique du Nord», chap.1 La préhistoire, p. 23- 24- 29, E.F.Gautier, éditions P.B. Payot, Paris 1962).
(A suivre)


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