? Le second tour de l'élection présidentielle ukrainienne opposera, le 7 février, le chef de l'opposition, Viktor Ianoukovitch, arrivé nettement en tête, dimanche, au Premier ministre, Ioulia Timochenko, qui pourrait davantage séduire les électeurs des candidats battus et a toutes ses chances de l'emporter. Alors que 95% des bulletins de vote étaient dépouillés, lundi, Viktor Ianoukovitch recueillait 35,42% des voix et Ioulia Timochenko 24,95%. Le président sortant, Viktor Iouchtchenko, subit, comme les sondages le laissaient attendre, une déroute avec seulement 5,40%. Derrière Ianoukovitch et Timochenko vient, à la troisième place, Sergueï Tiguipko, ancien président de la Banque centrale (13%). Puis, quatrième, arrive Arseni Iatseniouk, ancien président du Parlement et ancien ministre des Affaires étrangères, avec environ 7%. L'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), qui avait déployé des observateurs pour veiller au bon déroulement du premier tour, a délivré, lundi, un satisfecit à l'Ukraine, parlant d'élections de «grande qualité». L'issue du second tour pourrait s'avérer serrée, mais les analystes estiment que Ioulia Timochenko est, à priori, mieux à même que Ianoukovitch de rallier sous son nom les voix qui sont allées, dimanche, aux petits candidats. Ianoukovitch, en tout cas, aura du mal à étendre son influence au-delà des régions russophones de l'est de l'Ukraine, estiment-ils. Agée de 49 ans, Timochenko, qui fut l'égérie de la «Révolution orange» en 2004, a estimé qu'au vu des résultats du premier tour Ianoukovitch n'avait aucune chance de l'emporter le 7 février. Elle s'est voulue rassembleuse, et a lancé un appel à l'union des forces «démocratiques».