Cette fois, cela se passe à Oran, désignée ville pilote pour la gestion des déchets. Une enquête est prévue pour recueillir des informations sur la collecte des ordures ménagères. Objectif: rendre Oran plus propre avec un système de collecte des ordures ménagères performant et - c'est ce que souhaitent les promoteurs de cette opération – aller vers le tri sélectif. Ce n'est pas la première tentative de venir à bout de ce gros problème d'environnement, qui ne concerne pas que le milieu urbain, les sites ruraux ont tout aussi besoin d'une opération-pilote. Le même constat continue à être fait, un peu partout, dans le pays : saleté des rues, tas d'ordures qui jonchent les trottoirs et qui entourent les immeubles, dans les cités ; des poubelles non ramassées, et qui reçoivent la visite des chiens errants; spectacle affreux des immondices, décharges anarchiques, odeurs pestilentielles, moustiques...Les gens finissent par s'en habituer et trouver normal que des ordures ménagères, et les animaux errants autour, ou des gravats, restent éparpillés à la vue de tous, un peu partout, y compris autour des marchés, écoles, hôpitaux, crèches, et autres établissements accueillant le public. Les agents de nettoiement sont submergés par l'ampleur du phénomène. Dans certains quartiers, ces agents effectuent, comme à Alger, parfois plusieurs tournées, celle de la nuit (ramassage principal) puis durant le jour (avec des micro- bennes), mais les déchets reprennent, rapidement, le dessus. Les vendeurs dans les rues (commerce informel) occupent les voies publiques et laissent, après leur départ, quantités de déchets, dont ils ne se préoccupent pas du tout. Tout récemment, dans un entretien accordé à notre confrère El Watan, Ahmed Djoghlaf, secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique et, surtout, parfait connaisseur de notre pays, puisqu'il en est originaire, dressait un constat accablant : «il suffit de se promener dans les rues, ou sur les plages du pays, pour voir la pollution, les poubelles, des cartons, des tonnes de plastique jetées à la mer, et les sachets qui envahissent le paysage». On sait que cette situation ne date pas d'aujourd'hui, mais on ne sait jusqu'à quand va-t-elle durer. Que l'on circule en voiture, ou en train, les images du bas côté des routes, ou des voies ferrées, se ressemblent, avec leurs déchets éparpillés et les sachets en plastique, partout où porte le regard. Les sachets-plastique méritent une mention spéciale, car ils traduisent bien l'inefficacité des efforts engagés pour les faire disparaître du paysage. Ils sont distribués par les commerçants aux clients, gratuitement et à profusion, pour emballer tout ce qui est acheté, de l'aliment (légumes, fruits, viandes, pain…) au médicament, en passant par le produit d'entretien…Ils continuent de narguer tout le monde, en intégrant le décor de toutes les agglomérations algériennes, de la plus petite à la plus grande. Ils sont présents même dans les campagnes, et dans les champs. C'est comme si rien n'était fait pour collecter et éliminer ces sachets-plastique laissés à l'abandon, dans la rue, en ville, ou sur le bas côté des routes, à la campagne. On ne connaît pas l'impact des fumées dégagées par l'incinération des ordures dans les décharges sauvages, qui sont remplies de cet emballage si décrié.