La taxe carbone est un terme qui aurait, certainement, émoustillé le sémiologue Roland Barthes pour les diverses significations qu'elle a recouvertes ces derniers mois. Pour faire simple, revenons-en aux recommandations de la commission Rocard. La taxe carbone est présentée, alors, comme le coût, estimé par les experts, de notre pollution en carbone. La taxe suit la logique économique de Pigou : elle est uniquement là pour nous inciter à corriger un comportement nuisible. Elle revêt la signification suivante, pour qui doit la payer : «Comme ton comportement est polluant, soit tu en changes, soit tu paies, et c'est 32 euros par tonne de dioxyde de carbone émise (500 euros par an, environ, pour un ménage français qui en rejette 15,5 tonnes, en moyenne, d'après l'agence de l'Environnement et de la maîtrise de l'énergie). La somme versée est mise dans un pot commun puis restituée, en partie, à chacun sous forme d'un chèque vert d'un montant forfaitaire». La société récupère, donc, cash tout le produit de la taxe pigouvienne une fois qu'elle a rempli son rôle de modérer l'activité polluante des individus. La logique de la bouteille consignée Cette logique s'apparente à celle qui consiste à payer, à l'avance, pour une bouteille consignée. On est remboursé, si on fait l'effort de rapporter la bouteille, et véritablement taxé seulement si on jette la bouteille dans la nature. Il s'agit, donc, moins d'une taxe carbone que d'une «consigne carbone». A. M. Lire sur Internet