? En 1992, le journal l'Hebdo libéré faisait état dans ses pages de l'affaire des «magistrats-faussaires». Des révélations d'une ampleur telle que les médias étrangers, fortement intéressés, en cette période de troubles, par ce qui se passe en Algérie, répercuteront, à travers le monde entier, l'affaire. Au-delà de la vingtaine de magistrats mis en cause, des anciens ministres, des parents de hauts responsables sont accusés d'avoir falsifié les attestations d'ancien moudjahid. Leurs carrières fulgurantes, du fait des avantages offerts par le statut d'ancien membre de l'ALN ou de l'OCFLN, sont remises en question. La presse fait état, à l'époque, d'une réunion à huis clos du syndicat des magistrats. Il s'agissait de convenir d'un stratégie de riposte «à une campagne diffamatoire» contre la corporation. Les magistrats démentaient la présence de faussaires parmi eux et expliquaient la campagne menée contre eux comme une tentative de ne pas laisser la justice se pencher sereinement sur les dossiers de corruption. Ainsi se profilait le face-à-face presse justice. A cette époque, M. Berrim, magistrat à la Cour suprême de Mostaganem et président du SNM, déclarait : «Cet antagonisme n'avait pas lieu d'exister puisque autant les magistrats que les journalistes luttent pour la même cause, à savoir la recherche de la vérité sauf que nos moyens sont différents». Il évoquait également «des mains obscures avec des intentions inavouées qui veulent créer la zizanie». Depuis l'Hebdo libéré ne paraît pas plus et l'affaire qui devait être jugée en décembre 1997, a été renvoyée sans qu'une nouvelle date de comparution ne soit précisée. Des fracassantes déclarations de Mellouk et des remous suscités à l'époque, il ne reste qu'un procès en attente pour divulgation de secret et un homme brisé qui supplie pour qu'on lui rende, enfin, justice que ce soit par la sanction ou par le pardon.