Bien qu'il existe des nappes phréatiques sur les lits des oueds taris par le manque de pluie les agriculteurs arrivent tout juste à planter quelques légumes pour leurs besoins personnels. La première chose que l'on remarque au niveau de chef- lieu est sans contexte les citernes faites de zinc qui sont alignées à proximité des habitations pour y suppléer à l'eau courante qui desserte certains quartiers de la ville. Une citerne ou un bassin de 2000 litres coûte 1 000 DA, c'est dire le prix à payer pour vivre dans cette région. Toutes les personnes sont unanimes, le projet de transfert d'eau de Aïn Salah à Tamanrasset va très certainement donner à cette localité un véritable coup de fouet tant pour l'économie, le tourisme, l'agriculture et l'industrie extractive. Ce projet est venu suite à une décision du chef de l'Etat en concertation avec les responsables concernés pour relevers ce défit gigantesque qui est d'approvisionner la wilaya de Tam et reculer le spectre de la mort de toute une région. Ce qui est sûr, c'est que ce transfert est sur un parcours difficile auquel s'ajoute un climat rude sans compter l'isolement et la roche qui sillonne le tracé. Mais avant de détailler ce méga-projet et le rôle qu'il va jouer crescendo dans le développement de toute une région, il est utile de faire connaître aux lecteurs ce que recèle l'Algérie comme ressources aquifères importantes qu'il faut aller puiser près de 600 mètres de profondeur. Il existe en Algérie cinq nappes albiennes : dont la nappe du continental intercalaire (Algérie-Tunisie-Libyie), la nappe du complexe terminal (Algérie-Tunisie-Libye) , la nappe des grés de Nubie (Algérie-Libyie) et enfin la nappe paléozoïque. Les potentialités totales de ce système recèlent une ressource aquifère de plus de 43 000 milliards de mètres cubes d'eau et seule une infime partie de ces réserves est utilisée. De se point de vue, l'Algérie est à l'abri du manque d'eau pour encore très longtemps. Pour ce projet titanesque, des moyens illimités ont été mis en œuvre pour sa réussite. L'impact de ce projet est d'autant très important car il va non seulement alimenter la ville de Tamanrasset mais aussi les localités sur le long du trajet. A ce titre, il est prévu d'alimenter le chef-lieu de wilaya jusqu'à l'horizon 2050 avec une capacité jour de 100 000 m3 /jour, soit 264 litres par habitant dans un premier temps. Le captage de cette eau se trouve donc dans une nappe albienne qui se trouve à 70 km au Nord de Aïn Salah, c'est à cet endroit que le champ captant où l'eau sera pompée grâce à 24 forages avec réseau de collecte et une station de déminéralisation. Dans une seconde étape, il sera procédé au forage de 24 autres puits qui viendront renforcer les premiers, la prospection de l'eau est faite à 600 m de profondeur. Ensuite intervient le réseau de collecte d'une longueur de 100 km de conduite, entre chaque 2 forages, il est prévu un réservoir de 2 000 m3 . A signaler que tous les réservoirs vont en direction de la station de déminéralisation. Après le traitement, cette eau est conduite au réservoir de tête d'une capacité de 50 000 m3 avant son acheminement en direction de Tamanrasset en suivant la RN1. Le lot 3 est divisé en 3 sous-lots, le lot 3/1 qui va du réservoir de tête jusqu'à la station de pompage 2 sur un linéaire de 314 km, cette ligne est gravitaire sans aucun pompage du fait de la pente. En ce qui concerne les 214 km des 314 km, il y a une seule conduite d'un diamètre de 1400 mm et 1200 mm gravitaire. Le reste soit 100 km qui se situent entre la station de pompage n° 1 et la station de pompage n° 2. Le diamètre varie entre 800 et 900 mm en double conduite. C'est un groupement chinois CGC et S/PSC qui est chargé du lot 3/1. Le lot 3/2 qui va de la station de pompage n° 2 à la station de pompage n°04 sur une distance de 191 km est le seul lot réalisé par la société algérienne Cosider avec un diamètre de 800 et 900 mm en double conduite. Ce sous-lot a des caractéristiques qui sont différentes, compte tenu que cette partie du projet ne longe pas la RN1. Des aléas topographiques et de l'aspect géotechnique ainsi que des conditions insurmontables ont poussé les responsables du projet à dévier cette conduite en contournant les gorges d'Arak. Le lot 3/3, quant à lui, va de la station de pompage n° 04 au réservoir terminal de Tamanrasset sur un linéaire de 231 km en double conduite de tubes avec un diamètre de 800 900 et 700 mm (lot adduction). (A suivre) Reportage réalisé par Mohamed El-Ouahed