Le syndicat a précisé, dans un communiqué, que toutes les raffineries, qui fonctionnaient au débit minimum depuis mercredi, seraient arrêtées. Initialement prévu pour une durée de 48 heures, un mouvement de grève national a débuté mercredi dans les six raffineries que le groupe pétrolier exploite en France, en solidarité avec les salariés de la raffinerie de Dunkerque (Nord), menacée de fermeture. «Nous allons arriver jusqu'à la pénurie de carburant», a déclaré un représentant national de la CGT. Aucun arrivage de pétrole brut, ni d'expédition de produits pétroliers ne rentre ou ne sort des raffineries depuis deux jours, que ce soient par oléoducs, trains, camions, voie maritime ou fluviale. «La grève, qui touche aussi six dépôts de produits pétroliers, n'a toutefois pas d'impact significatif sur l'approvisionnement des clients», a dit un porte-parole de Total. L'Union française des industries pétrolières a déclaré, de même, que la grève n'avait pas d'impact sur l'approvisionnement des stations-service et que le nombre important de dépôts en France permettait de faire face à la situation. «Total» détient en propre, ou a des participations dans 31 dépôts servant à stocker carburants et fiouls domestiques et à approvisionner les stations-service. Selon la CGT, 15 dépôts de produits pétroliers étaient en grève jeudi. «Total» approvisionne 53% du marché hydrocarbure en France. «Si on coupe les vannes, les stations autoroutières vont se retrouver asséchées au bout de deux jours», a dit à Reuters un syndicaliste de la CGT. Selon lui, les régions qui seront touchées en premier sont celles éloignées des zones fortement industrialisées Clé des négociations L'avancement du CCE Les salariés de la raffinerie des Flandres, près de Dunkerque, sont en grève depuis plus d'un mois. Ils craignent la fermeture du site, à l'arrêt depuis le 15 septembre dernier.Une centaine d'entre-eux occupent depuis mardi le siège administratif après avoir lancé un ultimatum demandant la reprise des activités avant le 15 février. «Une vingtaine de personnes ont dormi au même lieu», a dit un représentant de Sud Chimie. La raffinerie des Flandres représente 13% des capacités françaises de raffinage de «Total». La direction du groupe juge ses marges insuffisantes et ses débouchés trop faibles. «Total» a fait savoir mardi que le projet industriel pour le site de Dunkerque, qui emploie 620 personnes, serait dévoilé lors d'un comité central d'entreprise extraordinaire (CCE) le 29 mars. Les syndicats voudraient être fixés sur leur sort avant ladite date. La fermeture de la raffinerie de Dunkerque entraînerait environ 600 suppressions de postes, selon les syndicats. «Total» assure qu'aucun emploi ne sera supprimé. Le gouvernement exerce une forte pression sur la direction du groupe, exigeant des solutions en cas de fermeture. Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, a réaffirmé mardi que l'emploi salarié serait garanti sur le site. Les raffineries européennes sont actuellement en difficulté en raison de la chute des marges de raffinage et du manque de débouchés.