C'est entré dans les habitudes, sans attendre le jour du Mouloud, le bruit assourdissant des pétards se fait déjà entendre comme si, quelque part, on voulait produire un effet d'entraînement et amener les gens à se ruer vers les produits pyrotechniques de plus en plus dangereux. Abdelmadjid Mahrèche, inspecteur général des Douanes, constate l'ampleur du trafic qui touche ces produits, mais souligne que, grâce au renforcement du dispositif sécuritaire de contrôle, il est en régression comme le prouvent les chiffres des saisies opérées par les services des Douanes, en baisse entre 2008 (3,6 millions d'unités pour une valeur de 17 milliards DA) et 2009 (2,8 millions d'unités pour une valeur de 10 milliards DA). M. Mahrèche, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, cite en exemple le port d'Alger où des dispositions ont été mises en œuvre pour assainir la situation des marchandises. Mais, il reconnaît qu'on ne peut pas tarir la source de ce trafic en un mois ou en une année, bien que tous les services de sécurité soient impliqués dans la lutte contre la contrebande des produits pyrotechniques. Toutefois, ajoute-t-il, avec le renforcement des dispositifs, les mailles se resserrent sur les contrebandiers avec l'installation d'un système de contrôle informatisé. Avant, rappelle-t-il, des containers sortaient des ports sans contrôle. Il fait observer que les frontières ne sont pas aussi hermétiques qu'on le croit surtout sur un territoire aussi vaste que l'Algérie. Mais les efforts sont faits par les pouvoirs publics pour rendre la frontière ouest imperméable. 85 postes de surveillance douanière sont en cours de réalisation dans cette frontière, reliés aux gardes-frontières, fait-il savoir. Il précise que les prérogatives des Douanes s'arrêtent aux points d'accès au territoire national (maritime, terrestre, aérien). Concernant la lutte contre la corruption, l'inspecteur général des Douanes fait savoir que, sur instruction du président de la République, le ministère des Finances et la direction générale des Douanes ont établi la cartographie des postes dits sensibles qui seront surveillés par un dispositif qui ne permet pas à un responsable de la douane de décider seul. Il y a également, ajoute-t-il, la mobilité du personnel : dans certains postes mutation avant six mois, dans d'autres au bout d'une année. Il révèle que, depuis 4 ans, 72 dossiers de cas de corruption impliquant des agents douaniers ont été transférés à la Justice. Il appelle les citoyens et les importateurs qui font face à des situations de corruption, à déposer plainte au niveau de l'administration des Douanes sinon c'est encourager l'impunité, dit-il. La direction générale, précise-t-il, déclenche une enquête sur un simple soupçon. En cas d'enrichissement inexplicable, une enquête sur le patrimoine est engagée, souligne-t-il. M. Mahrèche a évoqué les recettes liées aux importations et résultant des différentes taxes douanières. En 2009, elles ont été de 457 milliards DA en 2009, contre 440 milliards DA en 2008, soit une augmentation de 3,8%. Il y a une régression, dit-il, des importations des marchandises dites de revente en l'état et une augmentation des importations des produits et biens d'équipement liés aux investissements publics en cours, ajoute-t-il. Cette baisse des importations est due aux mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire (paiement par crédit documentaire et assainissement du commerce extérieur), indique-t-il. Selon M. Mahrèche, les faux importateurs n'ont plus cours.