La scission de l'entreprise se déroulera donc au plus tôt par rapport au calendrier indicatif de cette opération prévue initialement d'ici la fin 2010. Le marché a réagi favorablement à cette annonce et l'action Accor était en hausse de 3,85% à 37,87 euros à 9h30. «La première cotation de la nouvelle société Services aura lieu début juillet», a annoncé le groupe, indiquant que les actionnaires se prononceraient sur cette opération lors d'une assemblée générale prévue le 29 juin. L'accord des actionnaires ne fait guère de doute puisque les sociétés d'investissement Eurazeo et Colony Capital détiennent à eux deux 30% du capital d'Accor et ont réussi à imposer la scission contre l'avis du Fonds stratégique d'investissement (FSI), propriétaire de 7,5% du capital. Pour ce dernier, les services avaient l'avantage de financer le développement de l'hôtellerie, grande consommatrice de capitaux. «Cette séparation sera bénéfique aux deux entités car elle permettra de poursuivre deux projets d'entreprise conduits par des équipes de direction dédiées», a expliqué pour sa part Accor dans un communiqué. La scission vise aussi à remédier à la décote qui affecte le titre Accor par rapport à ses concurrents et qui est due, selon les analystes, à son profil atypique. Désendettement total Afin de renforcer son attractivité et la notation de sa dette, l'activité hôtellerie poursuivra son programme de cessions d'actifs pour afficher un «désendettement total» dès 2011. Accor compte se séparer entre autres des 49% dans le groupe Lucien Barrière et d'autres actifs non stratégiques. L'activité services, la plus rentable du groupe, absorbera une dette nette de 0,4 milliard d'euros sur un total de 1,6 milliard au 31 décembre 2009 alors que son chiffre d'affaires ne représente que 13% du chiffre d'affaires total du groupe. Cette part du fardeau est cependant en deçà des estimations des analystes interrogés par Reuters avant la publication des détails de l'opération. Les échecs des dernières introductions en Bourse et la volatilité du marché ne devraient pas avoir d'impact sur l'opération car Accor ne demande pas d'argent à ses actionnaires mais leur attribuera simplement une action du pôle services pour chaque action Accor. «C'est une opération qui ne dépend donc pas des conditions de marché», a ainsi indiqué le P-DG Gilles Pelisson, lors d'une conférence téléphonique. Accor a également annoncé des résultats 2009 dans le haut de la fourchette des attentes des analystes avec un résultat courant avant impôt de 448 millions d'euros en 2009. «C'est une performance en ligne avec les attentes», a déclaré Matthias Desmarais, analyste de BNP Paribas. Le consensus effectué auprès de 14 analystes par Thomson Reuters I/B/E/S donnait le résultat courant avant impôt à 420 millions d'euros, contre les 875 millions atteints en 2008.