Ces déclarations de l'eurodéputé Jorgo Chatzimarkakis à la Télévision grecque recoupent en partie des informations publiées, hier, par un journal grec au sujet d'un plan d'assistance de cette nature. Ces informations ont, toutefois, été démenties par un haut responsable allemand qui les a qualifiés d'«absurdes». «Le plan prévoit que l'Allemagne, la France et les Pays-Bas achètent des obligations grecques», a dit Chatzimarkakis, Allemand d'origine grecque, lors d'une interview diffusée samedi soir par la chaîne Mega TV. «L'Allemagne compte acheter immédiatement pour 5-7 milliards d'euros (d'obligations)», a-t-il dit, ajoutant que la banque publique allemande, KfW, et la Caisse des dépôts française étaient aussi parties prenantes à l'accord et acquerraient des obligations grecques Chatzimarkakis n'a pas indiqué clairement comment il avait connaissance du projet. Selon le journal grec Ta Nea, qui cite des sources bancaires et des responsables non identifiés, l'Allemagne et la France -- il ne mentionne pas les Pays-Bas -- comptent aider la Grèce en achetant des obligations grecques ou en fournissant des garanties pour que d'autres banques en achètent. Ta Nea ajoute que le président Nicolas Sarkozy en a discuté par téléphone avec le Premier ministre grec, Georges Papandreou. Contacté à Paris, l'Elysée n'a pas fait de commentaires. En échange, le gouvernement grec aurait accepté de prendre des mesures d'austérité supplémentaires représentant quatre milliards d'euros afin d'atteindre son objectif de réduire son déficit budgétaire de quatre points cette année, ajoute le journal. Les ministères grec et français des Finances et la Commission européenne n'ont pas commenté ces informations. Démenti allemand Le haut responsable allemand, qui a requis l'anonymat, a démenti l'existence d'un tel accord. «Non, ces informations sont absurdes», a-t-il dit. Une source parlementaire allemande a, néanmoins, dit à Reuters que le gouvernement préparait des dispositions budgétaires d'urgence en vue d'une aide possible à la Grèce. Le ministère des Finances l'a démenti. Face à une opinion publique allemande très hostile à une aide à la Grèce, le gouvernement de la chancelière Angela Merkel s'est borné à une vague promesse de prendre «si nécessaire» des mesures pour assurer la stabilité financière. Mais en privé, des responsables allemands des finances reconnaissent que des plans d'urgence sont prêts au cas où Berlin aurait besoin d'intervenir dans la crise de la dette grecque, qui a ébranlé les marchés européens et la confiance dans l'euro. Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires est attendu, demain en Grèce, deux semaines avant la date-butoir fixée à Athènes pour annoncer des résultats dans la réduction de son déficit. Il s'entretiendra avec le vice-premier ministre, Theodoros Pangalos, le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, le ministre du Travail, Andreas Loverdos, et le gouverneur de la Banque de Grèce, Georges Provopoulos, dit un communiqué de la Commission européenne publié, hier. Papandréou, qui s'est entretenu vendredi avec le p-dg de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, a annoncé vendredi qu'il se rendrait le 5 mars à Berlin pour s'entretenir avec Merkel. Des médias ont rapporté en Allemagne et en France que les gouvernements des 16 pays de la zone euro pourraient offrir à la Grèce une aide d'une valeur de 20 à 25 milliards d'euros. Les autorités se sont refusées à tout commentaire sur l'ampleur d'un éventuel plan d'aide. La Grèce est à la recherche d'argent frais pour refinancer ses quelque 20 milliards d'euros de dettes qui arrivent à échéance en avril-mai. Les marchés redoutent qu'elle ne soit pas en mesure d'emprunter à des taux abordables.