Ce qui se passe aujourd'hui se situe dans la continuité de la logique enclenchée par les accords d'Oslo de 1993 qui ont créé l'Autorité palestinienne dans l'unique but de mater la résistance palestinienne. Le texte de ces accords stipule que «l'Autorité doit empêcher tout acte de violence contre Israël». Sur cette base, les arrestations des militants par le régime sioniste et l'Autorité palestinienne n'ont jamais cessé à ce jour. L'Autorité a ainsi été constituée, et a servi, en tant que force supplétive et collaboratrice de l'occupation. Aujourd'hui, il faut savoir que le budget de l'Autorité est financé principalement par les Etats-Unis et l'Europe, ce qui sert directement à la corruption des responsables de cette Autorité et au recrutement et à l'entraînement des forces palestiniennes de sécurité sous la supervision du général américain Dayton qui, de fait, est le véritable gouverneur de l'Autorité palestinienne aidé par des collaborateurs comme Mohamed Dahlan et ses «brigades de la mort». En octobre dernier, des Ghazaouis ont lancé des chaussures sur une affiche d'Abbas, lors d'une manifestation où ils ont scandé : «Dans les poubelles de l'histoire, toi Mahmoud Abbas le traître.» Ce qui justifie ces propos, c'est que l'Autorité s'est complètement discréditée depuis l'empoisonnement de Yasser Arafat, par les prises de positions de ses responsables durant et après la guerre contre Ghaza, jusqu'à l'approbation, dernièrement par Mahmoud Abbas, de la construction du Mur par l'Egypte pour renforcer le blocus contre Ghaza et la récente participation de Salam Fayadh, le «Premier ministre de cette Autorité», à la conférence annuelle de Hertzeliya sur la «sécurité nationale israélienne» qui a condamné la résistance. Yasser Arafat avait refusé d'être l'homme de la capitulation et c'est pour cela qu'il a été empoisonné. En 2009, après 5 ans de silence sur ce crime classé sans suite, et sans qu'aucune enquête n'ait été diligentée, le 6e congrès du Fatah s'est tenu avec la permission et sous le contrôle de la puissance d'occupation, ce qui est une honte pour un mouvement qui se prétend un mouvement de libération nationale et déclare du bout des lèvres que la responsabilité de la mort de Yasser Arafat est imputée au régime sioniste… Maintenant, la question qui se pose dans un tel bourbier est celle de l'alternative. En réponse à cela, faudrait-il d'abord partir du vécu du peuple palestinien, qu'il soit à Ghaza, en Cisjordanie, dans le reste de la Palestine, en Galilée, ou ailleurs dans le monde. Sur plus de 10 millions de Palestiniens dans le monde, près de la moitié vit l'occupation et l'autre vit l'exil. Le peuple palestinien vit et résiste sur sa terre historique contre cette occupation et continue de revendiquer son droit au retour sur sa terre. Voilà, c'est ça l'alternative, c'est la même qu'il y a 62 ans depuis la Nakba de 1948 : résistance et droit au retour. (Suivra)