«J'invite les opérateurs économiques et les importateurs concernés à prendre attache avec le ministère de l'Agriculture pour s'informer sur les démarches à suivre», a-t-il poursuivi. Et d'ajouter : «J'espère que nous allons pouvoir mieux alimenter le marché national et contribuer à la stabilité des prix de ce produit très demandé durant le Ramadhan.» Ces mesures de régulation des prix des produits alimentaires de large consommation pour le prochain Ramadhan, faut-il le souligner, s'inscrivent dans le cadre de la lutte contre la spéculation et la hausse des prix caractérisant habituellement ce mois sacré. En outre, pour contenir la flambée de prix durant le mois de carême, les pouvoirs publics comptent mettre à contribution la Société de gestion des participations de la production animale (SGP Proda), représentée sur le terrain par six points de vente couvrant les régions d'Alger et de Blida. Selon le ministre, la SGP Proda a été, ainsi, chargée de se constituer un stock «suffisant» en viande blanche en achetant localement. La SGP Proda a été également chargée d'importer le citron pour le Ramadhan afin d'éviter que le prix de ce produit n'atteigne un pic comme ce fut le cas en 2009 où le citron avait été cédé à 400 DA/kg. Aussi, l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) devra axer ses efforts pour arriver à constituer un stock supplémentaire en lait d'au moins de 3 mois en prévision du Ramadhan, a encore ajouté M. Djaâboub. D'autre part, M. Djaâboub a appelé les professionnels de la filière des céréales de cesser l'importation de blé dur en raison de la bonne production enregistrée en 2009. «Je fais appel aux importateurs de blé dur d'arrêter d'importer ce produit et aux transformateurs de s'approvisionner auprès de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) qui dispose suffisamment de blé dur», a-t-il lancé. Par ailleurs, M. Djaâboub a indiqué que son département a établi, après concertation avec la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) et les opérateurs économiques, une liste négative de 1 294 positions tarifaires dans le cadre de la zone arabe de libre-échange (Zale), et ce, conformément à l'article 15 de la convention de la Zale, qui permet à chaque Etat de proposer une liste négative à exclure des avantages douaniers de la ZALE. «La liste négative ne signifie pas une interdiction de l'importation des produits arabes, mais une exclusion de ces produits des avantages douaniers», a-t-il précisé. Le ministre a fait savoir, à ce titre, que l'Algérie a envoyé au Conseil économique et social de la Ligue arabe (CES) sa liste négative qu'elle compte défendre lors de la session de ce conseil en septembre prochain. «Nous allons demander que la suspension temporaire de ces produits soit accordée à l'Algérie pour une durée de 3 à 4 années afin de permettre à l'entreprise algérienne de se mettre à niveau et à être compétitive vis-à-vis de ses homologues arabes», a-t-il affirmé. Selon le ministre, l'Algérie a importé 252 produits arabes en 2009, ajoutant que le montant des importations algériennes auprès de la Zale a atteint 1,5 milliard de dollars en 2009 (année de la mise en œuvre de l'accord) contre 1,1 milliard de dollars en 2008. «La quantité des produits importés est pratiquement la même, c'est le montant des importations qui a augmenté en raison de l'existence de pratiques frauduleuses» à travers les majorations des factures par des importateurs fraudeurs, a-t-il expliqué. En outre, le ministre a affirmé que 66 000 dossiers d'opérateurs économiques inscrits au fichier national des fraudeurs ont été transmis à la justice. Ces opérateurs fraudeurs «seront poursuivis pour délit à la réglementation en cours», a-t-il déclaré. M. Djaâboub a rappelé que dans le cadre de la lutte contre la fraude, un fichier national des fraudeurs, recensant les auteurs d'infractions graves aux législations et réglementations fiscales, douanières, bancaires, financières, commerciales, ainsi que le défaut de dépôt légal des comptes sociaux, a été institué. Il a estimé, à ce titre, que cette mesure contribuera à assainir davantage les opérations de commerce extérieur par le fait que les fraudeurs inscrits ne pourront plus bénéficier des avantages fiscaux relatifs à la promotion de l'investissement ni accéder aux marché publics ou procéder à des opérations de commerce extérieur.