, A l'occasion de la tenue de la 10e édition du film amazigh de Tizi-Ouzou, qui se déroulera du 15 au 20 mars de ce mois, un film documentaire sur la vie et l'œuvre de Mouloud Feraoun sera projeté en avant première. Le film intitulé Mouloud Feraoun a été réalisé par Ali Mouzaoui. Il s'agit, en fait, d'une fiction de 55 minutes, relatant les péripéties de ce célèbre instituteur algérien. Selon le réalisateur, trois phases ont été mises en exergue, campés par trois personnages différents. Le personnage principal sera interprété par Mohamed Chaâban que l'on retrouve dans la peau de Mokrane dans le film la Colline oubliée de Abderrahmane Bouguermouh. Ali Mezaoui est convaincu que «Feraoun a été repris sur ses trois aspects, Feraoun tel que le petit Fouroulou, puis en tant qu'écolier et, enfin, Feraoun en tant qu'adulte». Le tournage du film a nécessité quatre semaines de tournage, de 4 heures du matin à 23 heures. Il est à noter qu'avant Tizi-Ouzou, le film en question, a été présenté il y a un mois en avant-première à Montpellier. «Le film avait été projeté dans un multiplexe en présence de trois témoins qui ont connu Mouloud Feraoun, dont un avait travaillé durant deux ans avec lui et un autre, Philippe Monoyer, avait travaillé comme journaliste de 1948 à 1956. Il avait rencontré Feraoun.» Mouloud Feraoun est né le 8 mars 1913 dans le village de Tizi-Hibel. Son nom est Aït-Chabane, Feraoun étant le nom attribué par l'état civil français. Il fréquente l'école de Tizi-Hibel à partir de l'âge de 7 ans. En 1928, il est boursier à l'Ecole primaire supérieure de Tizi-Ouzou. Il entre à l'Ecole normale de Bouzaréah en 1932 où il fait la connaissance d'Emmanuel Roblès. En 1935, il est nommé instituteur à Tizi-Hibel où il épouse sa cousine Dehbia dont il aura 7 enfants. En 1946, il est muté à Taourirt-Moussa. En 1952, il est nommé directeur du cours complémentaire de Fort-National. En 1957, nommé directeur de l'école Nador de Clos-Salembier, et il quitte la Kabylie pour les hauteurs d'Alger. En 1951, il est en correspondance avec Albert Camus, le 15 juillet, il termine la Terre et le Sang récompensé en 1953 par le prix populiste. En 1960, il est inspecteur des Centres sociaux à Château-Royal près de Ben-Aknoun. Avec cinq de ses collègues, c'est là qu'il est assassiné par l'OAS, le 15 mars 1962 ,à quatre jours du cessez-le-feu. Mouloud Feraoun a commencé son premier roman autobiographique le Fils du pauvre en 1939 ; il n'est publié qu'en 1950 à compte d'auteur. Ce n'est qu'en 1954 que Le Seuil le publie expurgé des 70 pages relatives à l'Ecole normale de Bouzaréah. Les éditions du Seuil publient, en 1957, les Chemins qui montent, la traduction des Poèmes de Si Mohand étant éditée par les Editions de Minuit en 1960. Son Journal, rédigé de 1955 à 1962 est remis au Seuil en février 1962 et ne sera publié qu'après sa mort.