La première compagnie pétrolière européenne en termes de capitalisation boursière vise une production de 3,5 millions de barils équivalent pétrole par jour (bepj) en 2012, contre 3,15 millions de bepj en 2009, soit l'équivalent d'une croissance annuelle moyenne de 3,5 % sur la période. Dans la présentation annuelle de sa stratégie, Shell prévoit de plus une production en hausse au-delà de 2012, grâce aux résultats de la prospection. «Nous entrons dans une période de réalisation pour les cinq prochaines années et, après cela, nous avons de fabuleuses opportunités pour la période 2015-2020», a déclaré le directeur général du groupe, Peter Voser. A la Bourse de Londres, l'action Royal Dutch Shell gagnait 0,92 % à 11h55 GMT alors que l'indice FTSE 100 progressait de 0,3 % et que le DJ Stoxx paneuropéen du pétrole et du gaz prenait 0,8 %. «C'est un message très for», a réagi un analyste, ajoutant que les objectifs de production étaient au-dessus de ses propres prévisions. Priorité à l'amont L'italien Eni a de son côté déclaré, vendredi, qu'il visait 2,5 % de croissance de sa production par an jusqu'en 2013, tandis que le numéro deux européen BP cible une croissance de 1 à 2 % par an. Peter Voser a précisé que des projets coûteux d'infrastructures, comme l'usine de liquéfaction du gaz au Qatar ou les projets d'exploitation de sables bitumineux au Canada, ne feraient à l'avenir que compléter les efforts de prospection. Shell prévoit d'investir 25 à 30 milliards de dollars par an (18,2 à 21,9 milliards d'euros) jusqu'en 2014 pour atteindre ses objectifs de croissance, soit le plus important programme d'investissement de l'industrie pétrolière. La société précise que l'augmentation de ses réserves sur la seule année 2009 représente l'équivalent de près de trois fois la quantité de gaz et de pétrole pompée sur la même période. Ce taux de remplacement des réserves, de 288 % exactement, contraste avec celui de 133 % enregistré par Exxon Mobil et celui de 129 % de BP. Il tranche aussi avec ceux affichés par Shell au cours des certains des derniers exercices, comme le chiffre de 98 % de 2008 et celui de 17 % seulement de 2007. «Ça a été la meilleure année pour la prospection depuis dix ans», a résumé Shell. La concentration de Shell sur ses capacités d'exploration et de production va aussi impliquer une réduction de sa présence dans l'aval. La société a ainsi annoncé qu'elle envisageait de se retirer de 35 % de ses marchés de distribution et a réitéré sa volonté de vendre 15 % de ses capacités de raffinage.