La banque espère, néanmoins, renouer avec les bénéfices en 2011 et tirer profit des synergies nées de son intégration dans Fortis Bank Nederland d'ici à 2012. Dans un communiqué, la banque néerlandaise nationalisée en pleine crise financière a également déclaré que la séparation définitive d'avec les activités détenues par Royal Bank of Scotland (RBS) interviendrait le 1er avril, date qui marquera pratiquement l'aboutissement du processus du démantèlement d'ABN Amro. En 2007, un an avant la crise financière, RBS, Santander et Fortis avaient formé un consortium pour racheter ABN Amro avec l'idée de séparer en trois les activités de la banque néerlandaise. Au moment où l'Etat néerlandais a nationalisé ABN Amro en octobre 2008, les parties de la banque qu'avait rachetée RBS n'avaient pas encore été séparées du reste. ABN Amro a aussi annoncé, vendredi, qu'elle allait conclure la cession de certains actifs à Deutsche Bank peu de temps après le 1er avril, afin de répondre aux exigences de la Commission européenne en matière de concurrence. La banque néerlandaise prévoit d'enregistrer une perte de 800 à 900 millions d'euros sur cette opération. Une fois ces opérations réalisées, ABN Amro pourra entamer son processus de fusion avec Fortis Bank Nederland -- Fortis avait également dû être nationalisée par les Etats belge et néerlandais, les activités bancaires belges ayant depuis été cédées à BNP Paribas. ABN Amro a signalé que la fusion avec Fortis serait terminée en fin d'année sur le plan légal, mais que l'intégration totale se poursuivrait jusqu'à fin 2011. Le gouvernement néerlandais a déjà annoncé son intention de privatiser le nouvel ensemble ABN Amro-Fortis, qui sera la troisième banque des Pays-Bas en termes de dépôts, en 2012 au plus tôt. Retour dans le vert en 2011 Hors activités détenues par RBS, ABN Amro a fait état d'une perte des activités poursuivies de 117 millions d'euros, contre un bénéfice de 471 millions un an plus tôt. Le directeur général du groupe, Gerrit Zalm, a répété, lors d'une conférence de presse, qu'ABN Amro préférait rester indépendante et que la privatisation aurait probablement lieu en 2013 ou 2014. Gerrit Zalm, ancien ministre des Finances du pays et maintenu à la tête d'ABN Amro malgré son rôle contesté dans la faillite de DSB Bank, a précisé que la fusion et la réorganisation du groupe bancaire allait coûter «plusieurs centaines de millions d'euros», qui, ajoutés au coût de la cession à Deutsche Bank, ne permettrait pas de retourner dans le vert en 2010. «Les conséquences des synergies (avec Fortis) commenceront à apparaître en 2012», a déclaré à Reuters le directeur financier Robert Cole, ajoutant qu'il était cohérent pour la banque de démontrer les effets de la fusion avant la privatisation du groupe. Le montant des dépréciations sur créances et les provisions pour le risque crédit ont en outre augmenté d'environ 50 % sur l'année, a déclaré ABN Amro. Entre l'acquisition initiale de la banque et les augmentations de capital successives, l'Etat néerlandais aura dépensé environ 26 milliards d'euros pour nationaliser ABN Amro, ce qui en fait l'un des sauvetages les plus coûteux de la crise des subprimes.