, Le président vénézuélien Hugo Chavez et le premier ministre russe Vladimir Poutine, en visite à Caracas, ont signé une série d'accords dans les domaines de la défense et de l'énergie et ont convenu d'étudier la possibilité de faire entrer le Venezuela dans la course à l'espace.Le principal de ces accords prévoit la mise en place d'une coentreprise d'exploration de pétrole et de gaz au Venezuela, premier exportateur latino-américain de brut. Cette société, détenue à 60% par le Venezuela et à 40% par un consortium russe, espère produire jusqu'à 450 000 barils de pétrole par jour dans le bloc 6 de la richissime réserve du bassin de l'Orénoque, dans l'est du Venezuela. M. Poutine a débloqué 600 millions de dollars, premier versement d'un total d'un milliard de dollars dans le cadre de l'exploitation du bloc 6. La coentreprise devrait en outre exploiter plusieurs autres blocs dans la même zone. Les autres accords signés vendredi soir concernent notamment la construction de tankers ou la fourniture d'avions pour renouveler la flotte aérienne du Venezuela et d'autres pays d'Amérique latine. Si aucun accord n'y fait explicitement référence, M. Chavez a surtout remercié la Russie qui, a-t-il dit, va faire profiter le Venezuela de sa «gigantesque expérience» en matière spatiale. «Le Venezuela est désormais entré dans la course à l'espace», s'est réjoui Hugo Chavez, sans plus de détails, lors d'une conférence de presse à l'issue de la cérémonie de signature des accords. L'annonce d'un possible projet spatial au Venezuela avait suscité une réaction ironique du porte-parole du département d'Etat des Etats-Unis, qui entretiennent des relations tendues avec le gouvernement de gauche radicale de M. Chavez. Rappelant que le Venezuela a décrété exceptionnellement l'ensemble de la semaine sainte fériée «en raison de pénuries d'énergie», Philip Crowley a estimé que le gouvernement Chavez «devrait peut-être avoir des priorités plus terrestres qu'extraterrestres».