, L'état d'urgence a été proclamé après des affrontements meurtriers à Bichkek, la capitale kirghize, entre des milliers d'opposants au président Bakiev et les forces de l'ordre. Trois chefs de l'opposition kirghize, dont l'ex-candidat à la présidentielle Almazbek Atambaïev, ont été interpellés et inculpés de «crimes graves». C'est ce qu'a annoncé hier, 7 avril le procureur en chef du Kirghizistan, Nourlan Toursounkoulov. Des affrontements entre opposants et forces de l'ordre ont de nouveau éclaté hier 7 avril 2010 au Kirghizistan où des milliers de personnes assiégeaient la présidence de ce pays d'Asie centrale qui accueille une base américaine-clé pour les opérations en Afghanistan. Selon une source médicale, citée par l'agence russe Interfax, deux personnes sont mortes et environ 90 ont été blessées dans des affrontements dans la capitale. En début d'après-midi à Bichkek, 3 000 à 5 000 manifestants s'étaient rassemblés devant la présidence kirghize pour réclamer la démission du chef de l'Etat, Kourmanbek Bakiev. Le Premier ministre du Kirghizistan, Daniyar Oussenov, a annoncé que l'état d'urgence était décrété dans tout le pays. La veille au soir déjà, plusieurs milliers d'opposants avaient exprimé leur colère contre le gouvernement. Dans la ville de Talas, dans le nord-ouest du pays, des manifestants ont même retenu le gouverneur de la province en otage pendant plusieurs heures. Ils étaient à peu près 3 000 personnes à descendre dans les rues pour réclamer la démission du président Bakiev. Une foule qui ne décolère pas. Mardi 6 avril au soir, elle a envahi, pour la deuxième fois en quelques heures, le siège du gouverneur à Talas. Un journaliste de l'agence Reuters raconte que les manifestants ont brisé des fenêtres et incendié un car de police.