La régression de la production de bois en Algérie est due à divers facteurs dont les plus importants sont l'insécurité qui a marqué la décennie passée - ne permettant pas l'exploitation des massifs forestiers –, les incendies, un fléau majeur, et le vieillissement de la subéraie (70% des arbres ont dépassé l'âge de l‘exploitabilité), explique Mouloud Lokman, sous-directeur de la gestion et de la police forestière, à la Direction générale des forêts, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction. M. Lokman précise que les forêts algériennes sont de protection et non de production, l'effort est donc porté, dit-il, sur leur protection face à l'érosion. Le bois utilisé en Algérie est en grande partie importé, ajoute-t-il. Toutefois, il y a un important programme de réhabilitation et d'extension des subéraies, fait-il remarquer, dans le cadre du programme national de reboisement (PNR). Ce programme touche 24 wilayas et s'étale sur 20 ans. Rappelons que depuis le lancement en 2000 du PNR, plus de 400 000 hectares ont été plantés d'arbres. Quelque 40% de cette superficie reboisée se trouvent dans les wilayas de Naâma et El-Bayadh, particulièrement menacées par la désertification. Il est prévu d'arriver au rythme de 100 000 ha/an sur les cinq prochaines années. L'objectif du PNR est de faire passer le taux de couvert forestier dans l'Algérie du Nord de 11%, actuellement, à 13% puis à 25 %, norme admise dans la région. M. Lokman a également abordé la question des nappes alfatières qui se trouvent dans des zones très sévères, notamment pour les conditions climatiques, et où la main d'œuvre faut défaut, d'où la baisse considérable enregistrée dans la production d'alfa entre 2008 (17 000 tonnes) et 2009 (852 tonnes). L'arrachage de l'alfa est très pénible, souligne-t-il, et les salaires sont bas, il y a un projet, fait-il savoir, d'utilisation de la main d'œuvre pénitentiaire. Il annonce l'établissement d'un recensement et d'une cartographie des nappes alfatières par le BNEDER. Concernant le liège, il trouve que la mesure d'interdiction d'exportation du liège a fait reculer les délits, il y a moins de vol de liège, fait-il observer. A propos des infractions, la police forestière - qui fait partie de la DGF et veille sur les 4,700 millions d'hectares de surfaces forestières – a dressé, en 2009, 3 100 procès verbaux pour pacages excessifs ou coupes illicites d'arbres. Les dossiers sont transmis à la justice qui tranche sur ces cas. Quant au cèdre, il y a, dit-il, celui des Aurès, de l'Atlas, Theniet el-Had ou encore du Djurdjura, il est différent d'une région à l'autre. M. Lokman a évoqué l'opération d'extension du barrage vert qui entre dans le cadre des actions de lutte contre la désertification. L'actualisation de la carte de la sensibilité à la désertification en Algérie réalisée par le Centre des techniques spatiales d'Arzew qui dépend de l'ASAL (Agence spatiale algérienne), en partenariat avec la DGF, a montré que plus de 27 millions d'hectares sont menacés alors que 13 millions ha sont exposés à l'érosion hydrique au niveau de 34 bassins versants sur les 52 existants au niveau national.