Selon Chakib Khelil, le million de BTU de gaz naturel est en moyenne à quatre dollars. Ce qui n'est pas fait pour encourager les pays exportateurs à investir dans le développement du commerce mondial du gaz naturel. Plus grave encore, avec un prix du gaz naturel inférieur à 5 dollars le million de BTU, la rentabilité des investissement engagés pour développer l'exploration et la production n'est plus assurée. D'où les inquiétudes sur l'avenir de l'industrie mondiale du gaz naturel. Une industrie qui a eu une croissance vertigineuse ces dernières années. Ainsi et sur une consommation mondiale de gaz naturel dépassant les 2300 milliards de mètres cubes, pas moins de 1000 milliards viennent des échanges internationaux. De ce total, plus de 250 milliards de mètres cubes proviennent du gaz naturel liquéfié. D'où les inquiétudes de l'Algérie. Notre pays a consenti d'importants investissements pour développer son industrie gazière. Sur des exportations avoisinant les 60 milliards de mètres cubes de gaz naturel, près de la moitié sont représentées par le GNL. Et pour développer l'industrie du GNL, le pays a investi plus de six milliards de dollars pour reconstruire le train de GNL de Skikda détruit en 2006 par une explosion et la construction d'un nouveau à Arzew. De nouvelles capacités de production qui avoisinent les 9 millions de mètres cubes de GNL. Mais ces lourds investissements interviennent dans une conjoncture internationale très défavorable. Les Etats-Unis, premier marché mondial de GNL ont vu leurs importations passer de 22 à 8 milliards de mètres cubes entre 2007 et 2008. En 2009, les Etats-Unis sont devenus le premier producteur mondial de gaz dans le monde déclassant ainsi la Russie. L'Amérique du Nord consomme 30% de la production mondiale de gaz. Dans ces pays, plus de la moitié des gaz produits sont considérés comme étant des gaz non conventionnels. Avec ces nouvelles données, le marché américain n'est plus attractif pour le GNL algérien. Reste alors l'autre grand marché du GNL, le Japon. Cet autre grand pays importateur de gaz liquéfié n'est rentable pour l'Algérie que dans le cas où le prix moyen du million de BTU de gaz naturel dépasse les cinq dollars. Et ceci en raison des coûts élevés du transport par méthaniers du GNL jusqu'au pays du Soleil levant. A l'avenir, il serait difficile pour notre pays de rentabiliser les lourds investissements consentis dans une conjoncture internationale marquée par des prix bas du gaz naturel. Ne reste alors que le marché européen. Les gazoducs en activité et ceux en projets pourraient préserver leur rentabilité malgré l'effondrement des prix du gaz naturel sur le marché mondial. L'Europe et en raison de sa proximité géographique reste tout de même un marché très porteur pour le gaz algérien. Il en est de même pour le GNL livrés aux sept terminaux de regazéification européens. Mais pour les analystes, les inquiétudes du ministre algérien de l'Energie et des Mines sont largement justifiées. La part du gaz naturel et du GNL représente plus de 30% des recettes des exportations des hydrocarbures de l'Algérie. Et la baisse des prix du gaz naturel sur le marché mondial aurait inévitablement de lourdes conséquences sur le niveau des recettes en devises du pays. L'autre crainte réside dans la rentabilité à l'avenir des nouveaux investissements dans le secteur du GNL. Pas moins de six milliards de dollars ont été engagés récemment dans la construction de nouveaux trains de liquéfaction à Skikda et Arzew. Et ceci à un moment où le marché mondial connaît des bouleversements. Et il n'est pas certain que ces lourds investissements puissent être rentabilisés à l'avenir. De notre envoyé spécial à Oran, Réda C. Lire sur Internet